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SAS Meurthenergie, du gaz vert dans le réseau de transport

Les associés de la SAS Meurthernergie presque au complet avec les trois salariés de l’unité de méthanisation. Photo : H.Flamant
Les associés de la SAS Meurthernergie presque au complet avec les trois salariés de l’unité de méthanisation. Photo : H.Flamant

Cinq ans. C’est le temps qui s’est écoulé entre les prémices d’une réflexion et la mise en route de l’unité de méthanisation de la SAS Meurthenergie, à Azerailles, en novembre 2020. Samedi 17 et dimanche 18 septembre, les treize exploitations associées accueillent le public sur le site.

C’est à la faveur d’une rencontre, en 2015, entre la communauté de communes et la Chambre d’agriculture, sur les projets de développement local que l’idée a émergé. « La méthanisation était un projet parmi d’autres », se remémore Gérald François, président de la SAS Meurthernergie. Les échanges commencent entre les agriculteurs du secteur. Le groupe évolue plusieurs fois. Ce sont finalement treize exploitations qui s’engagent dans le projet, dont douze élevages et une exploitation en grandes cultures.

Les points de de discussion sont nombreux : cogénération ou injection ? Où implanter l’unité ? Quel constructeur choisir ? « Après étude, il s’est avéré que l’injection serait plus rentable que la cogénération », indique le président. La décision prise, il leur faut trouver un terrain proche d’une conduite de gaz. Ils étudient plusieurs options. Leur choix se porte finalement sur Azerailles, « qui est assez central par rapport à l’ensemble des exploitations du groupe ». Ils achètent un terrain à un GFA, le long de la voie ferrée, « avec une conduite de transport de gaz qui longe la parcelle ».

« La priorité a toujours été de valoriser nos effluents d’élevage avant tout », indique Gérald François. Etant donné les volumes apportés, c’est une unité de 220 Nm3/heure qui est dimensionnée. 

95 % de fumier en hiver

Les deux digesteurs avalent chaque jour 49 t de matières premières chacun, soit 36.000 tonnes sur l’année. « En été, la ration est composé de 80-90% de fumier, plus un peu d’ensilage de seigle et de maïs, et quelques résidus de sucrerie (glucose) venus d’Alsace. En hiver, nous mettons 95 % de fumier et 5% de maïs et toujours un peu de glucose, qui a un fort pouvoir méthanogène », explique Gérald François. Le fumier est broyé avant incorporation pour faciliter la méthanisation. Après trente-cinq jours dans les digesteurs et trente-cinq jours dans le post digesteur, les phases solide et liquide du digestat sont séparées. Les treize fermes totalisent 2.500 ha de surfaces épandables. Le biométhane est, quant à lui, valorisé dans le réseau de transport de gaz.

Pour gérer l’unité, le transport des fumiers et des digestats, les associés ont embauché trois salariés, dont deux à temps plein. Le dernier arrivé a un contrat de 25h par semaine mais devrait prochainement passer à temps plein. 

Rien à cacher

Alors que la méthanisation a mauvaise presse dans certains secteurs, Gérald François insiste : « nous n’avons rien à cacher. Et aussi parce qu’il n’y a pas eu d’inauguration, nous avons décidé d’organiser une porte ouverte. Nous avons invité l’ensemble des habitants des communes où les exploitations ont leur siège, ainsi que les conseils municipaux des villages où nous sommes amenés à épandre », indique Gérald François. Rendez-vous est donné, samedi 17 septembre et dimanche 18 septembre, toute la journée. Buvette et restauration sur place.

Retrouvez le reportage complet dans Le Paysan Lorrain du 16 septembre.