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Plus et mieux d’Europe

Hervé Lapie (pdt Frsea Ge), Christiane Lambert (pdte Fnsea), Catherine Lion (membre du Cese), Anne Sander (députée européenne et conseillère régionale GE), Pol Devillers (Ja national et Ceja) et Xavier Bailly (pdt JA GE). Photo : JL.Masson
Hervé Lapie (pdt Frsea Ge), Christiane Lambert (pdte Fnsea), Catherine Lion (membre du Cese), Anne Sander (députée européenne et conseillère régionale GE), Pol Devillers (Ja national et Ceja) et Xavier Bailly (pdt JA GE). Photo : JL.Masson

Les agriculteurs sont prêts à répondre aux demandes sociétales en matière d’énergie et d’alimentation. En France, une partie du chemin est déjà accomplie. La Pac, à plus forte dose de verdissement devra être accessible au plus grand nombre, pour produire ses effets. Enjeux en débat, sur Agrimax.

« Je fais partie des euro-offensifs, la bonne taille c’est l’Europe, milite Christiane Lambert, la présidente de la Fnsea. Mais en tant qu’agriculteurs, nous aspirons à plus et mieux d’Europe ». Le président de JA Grand Est, Xavier Bailly, estime « qu’il y a un gros travail à accomplir pour faire comprendre l’Europe à nos jeunes. Ça fait peur tellement c’est complexe en face. Nous pouvons aller en direction d’un système vert, mais il faut que cela rapporte ».

Après 2020 marquée par la pandémie, Anne Sander, députée européenne, confirme « les crises ont toujours fait avancer l’Europe ». Les restrictions de circulation imposées par le Covid-19 ont mis en évidence « des choses à faire ensemble ». La parlementaire évoque les 750 milliards d’euros d’investissements du plan de relance, avec un fléchage vers plus de numérique et un objectif de préparer la transition environnementale. Pour financer ce programme, il faudra imaginer de nouvelles ressources comme la taxation des plastiques non renouvelables ou celle de l’économie numérique. Une proposition de mécanisme d’ajustement du carbone aux frontières est, par ailleurs, sur la table. Elle concerne l’acier, l’aluminium, les engrais… « Cela risque d’être la double peine pour le monde agricole » soupire Anne Sander.

Conditionnement à des mesures vertes

Christiane Lambert ressent positivement « le sursaut européen » insufflé par la Commission, et la réaffirmation du couple historique France-Allemagne. La velléité de réduire les aides du premier pilier de la PAC de 15 %, telle que surgie en 2018, ne s’est pas concrétisée. La volonté est désormais d’appliquer les éco-régimes, en conditionnant le quart des aides du second pilier à des mesures vertes. La présidente du Copa relève « l’énorme disparité entre les agricultures, à l’intérieur de l’Europe ». Elle cite, à l’appui, les exploitations tchèques de 12.000 ha ou les lettones à 28.000 ha…

Elle voudrait avancer sur le terrain social, en réglant les lacunes de l’Union en matière de main-d’œuvre. Anne Sander revendique « une véritable ambition alimentaire, traduite dans une Pac qui allie environnement, économie et sujets sociaux ».

Au même moment, la stratégie « de la fourche à la fourchette » est développée. Il s’agit du volet agricole et agroalimentaire du Green Deal, dont le but est de parvenir à la neutralité carbone à l’horizon 2050. Une échéance intermédiaire en 2030 vise une diminution de moitié de l’utilisation et du risque des pesticides, ainsi qu’un objectif de 25 % des surfaces en bio.