Jusqu’au 6 décembre, les agriculteurs installés sur le territoire de la Communauté de communes de Lunéville à Baccarat déposent leurs pneus usagés, sur le site du silo de la CAL à Azerailles. Sur la base d’un partenariat que la Chambre d’agriculture a noué avec Ensivalor et l’Ademe, ils bénéficient d’un tarif intéressant, leur permettant de se débarrasser de ces déchets encombrants.
Les agriculteurs situés sur la communauté de communes de Lunéville à Baccarat déposent, depuis le 6 novembre, leurs pneus usagés, au pied du silo de la CAL à Azerailles. La collecte partenariale, mise sur pied par la Chambre d’agriculture de Meurthe-et-Moselle, avec l’appui d’ENSIVALOR et de l’ADEME, vise un « gisement » de 1.200 tonnes auprès de 76 exploitations. Elle se poursuit jusqu’au 6 décembre.
Un pré-triage en trois catégories
Le 8 novembre, les partenaires étaient réunis à la mairie d’Azerailles, pour le lancement officiel de l’opération. Nicolas Petitjean, le vice-président de la Chambre d’agriculture, a souligné tout le travail de coordination mené en amont entre eux, pour réussir une action très positive pour l’environnement. Les exploitations agricoles ont été recensées par Laurence Campanella, conseillère en développement local. Il s’agissait ensuite de déterminer un planning de livraisons ordonnancé, afin de ne pas risquer l’embouteillage.
Nicolas Petitjean a également expliqué que le chargement des bennes par les exploitants nécessitait une grande préparation. Un pré-triage en pneus VL, PL et agraires est nécessaire, car ils ne sont pas traités en un seul lot par la SARL Gilles Henry de Chaudeney-sur-Moselle. Cette entreprise se charge de la transformation en combustible de substitution, à destination des cimenteries et des aciéries.
Un coût de 82,17 €HT par tonne
Sur le site de collecte, Guy Jeanjean attend patiemment son tour pour vider sa benne, soigneusement chargée de 6 à 7 tonnes de vieux pneus. Une opportunité que le Gaec des Grandes Prairies, au sein duquel il est associé à Reherrey, n’aurait pour rien au monde laissé passer. En 2020, la ferme s’était intéressée à la première opération de ce type montée dans le Blâmontois. Mais elle n’y eut pas accès, car il s’agissait du territoire de la communauté de communes voisine. Guy Jeanjean évalue à 25 tonnes, le volume à faire disparaître pour le Gaec, des pneus stockés dans un silo désaffecté depuis plusieurs années. D’une denrée prisée dans les années 70-80, au point même d’en acheter pour recouvrir les silos d’ensilage, ces pneus usagés sont devenus un fléau, du fait des risques sanitaires qu’ils représentent et de leur dégradation sous l’effet de la météo. Désormais des solutions alternatives ont été déployées comme les silo sacs, les doubles bâches, les films étanches ou les filets de protection pour recouvrir les silos.
L’éleveur apprécie l’initiative des organisations agricoles. Il devra débourser seulement 82,17 €HT par tonne, grâce au subventionnement d’Ensivalor, de l’Ademe et de la Communauté de communes. Sans ces aides, Il lui en aurait coûté 260 €HT par tonne, soit une économie de 70 %.
Equivalent 270.000 pneus VL
C’est la cinquième opération de ce type sur le département en trois ans, qui permet aux agriculteurs de se libérer de déchets embarrassants, à un tarif attractif. En 2020, la Chambre estimait à 10.000 tonnes le stock de pneus présent sur la ferme départementale. Avant cette moisson d’automne, plus de 2.900 tonnes avaient déjà été extraites auprès de 278 exploitations, à l’issue des précédentes collectes de Blâmont, Jeandelize, Gerbéviller et Essey-et-Maizerais. A la fin de l’année, près de 4.100 tonnes auront ainsi pu être restructurées. La Chambre d’agriculture évalue à 1.880 tonnes la moisson 2023, ce qui traduit en équivalent pneus de voitures représente 270.000 unités…