Réunies, le 8 mars, journée de la femme, les adhérentes de la commission des agricultrices de la Fdsea ont réélu, à l’unanimité, Brigitte Paquin présidente.Thématique de la rencontre, le mal-être en agriculture.
Laurence Adlolff, responsable prévention mal-être à la Msa, accompagné de Pierre Hamidouche, en stage de direction à la Msa Lorraine, ont défini la notion de mal-être. C’est un état physique ou moral dégradé issu de difficultés multifactorielles : professionnelles, personnelles, économiques ou sociétales. Ces manifestations sont diverses : physiques, psychologiques, comportementales ou sociales. Ce mal être peut aboutir au suicide. C’est la première cause de mortalité précoce en France.
Dans la population générale, on relève 9.000 suicides par an pour 200.000 tentatives, soit 25 suicides par jour. En agriculture, le taux de suicide est 30 % plus élevé que dans les autres professions, avec des tentatives qui réussissent. Il est donc nécessaire d’accompagner les personnes en souffrance et leur entourage. La crise suicidaire est une accumulation. C’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase, d’où l’importance d’intervenir le plus possible en amont. Cette crise dure de six à huit semaines et passe par différentes phases.
Un réseau de Sentinelles
La Msa se préoccupe du sujet depuis de longues années. Le dispositif est multiple : Agri écoute au 09 69 39 29 19 ; le 3114 pour toutes les personnes en souffrance et le dispositif de la Msa Lorraine, la cellule pluridisciplinaire de prévention du mal être joignable par téléphone au 03.83.50.35.35 ou par mail maletre.blf@lorraine.msa.fr. Cette dernière reçoit environ 60 appels par an, dont une vingtaine pour la Meurthe-et-Moselle. Un réseau de volontaires s’est constitué pour détecter les situations de mal-être. Ce sont les Sentinelles. Leur mission est de repérer et d’orienter les personnes en situation de mal être vers des ressources qui peuvent les aider. Leur rôle est à comparer avec celui des secouristes explique Laurence Adloff. Ils portent les premiers secours puis passent le relais. Avant de s’engager, les agricultrices veulent en savoir plus. Rendez-vous est donné à une prochaine réunion pour entendre le témoignage d’une Sentinelle.
