Paraplégique, Pierre-Charles Cézard a concrétisé son vœu de s’installer agriculteur, à la suite de son père. Devenu céréalier, il a fait réaliser des adaptations sur son tracteur et ses bâtiments, pour lui faciliter la vie au quotidien. Avec le concours de la MSA, il a obtenu un subventionnement de l’Agefip.
Victime d’un accident dû à la chute d’un tracteur à l’âge de cinq ans, Pierre-Charles Cézard en ressort paraplégique. La perspective de devenir un jour agriculteur sur l’exploitation familiale de Dalhain, en Moselle, s’efface du jour au lendemain. Il rejoint le centre de rééducation de l’Office d’hygiène sociale à Flavigny-sur-Moselle, où il obtient le bac S. A l’issue, il s’engage dans des études informatiques, mais abandonne au bout d’un an.
Des adaptations sont possibles
A l’heure de « rediscuter de son orientation professionnelle », une ouverture s’offre à lui en direction de métiers du para-agricole, pour lesquels il pourrait devenir conseiller. Il intègre alors le lycée agricole de Château-Salins, où il prépare le BTS ACSE. Le succès est au rendez-vous. « Les matières m’intéressaient, j’obtenais des bonnes notes », se souvient Pierre-Charles Cézard qui effectue parallèlement des recherches sur internet. Il découvre alors que des adaptations sont possibles pour permettre aux handicapés d’effectuer une partie des tâches sur une ferme.
Sa conviction est faite : « je ne me voyais pas faire autre chose qu’agriculteur ». Il prendra tout de même le soin de poursuivre un an d’études supplémentaires et sort de l’is4a à Laxou, avec, à l’issue, une licence professionnelle « ingénierie de l’entreprise agricole » en poche. Un complément de formation qui lui est très précieux pour les démarches administratives et l’appropriation des évolutions réglementaires. « Beaucoup de Ja ne veulent pas pousser au-delà du bac, c’est dommage », soupire celui qui s’est installé le 1er janvier 2014, à l’âge de 26 ans, à l’heure de la retraite de son père. Si son aîné élevait des bovins, Pierre-Charles Cézard a dû laisser de côté cet atelier, pour se consacrer entièrement aux grandes cultures.
Bras métallique et rideaux séquentiels
Pour lui permettre d’évoluer sereinement dans son activité quotidienne, Pierre-Charles Cézard a investi dans plusieurs adaptations de ses matériels et installations En premier lieu, il a remplacé un ancien tracteur par un New-Holland T70-70, acheté d’occasion. Et il a commandé un « bras métallique » pour lui permettre de passer du fauteuil roulant manuel au sol, au poste de conduite. La société Bourgeois, de Saint-Amand-en-Puisaye, dans la Nièvre, est spécialisée dans ce type d’équipement.
« Le bras est fixé à l’extérieur de la cabine, au-dessus du réservoir. Un système hydraulique pivote vers l’intérieur et permet de transférer l’homme sur le siège du conducteur, explique l’agriculteur. Une fois l’opération terminée, le bras se replie à l’extérieur contre la cabine ». Ce sont les Etablissements Ackermann, concessionnaires de proximité, qui ont monté l’appareil fabriqué à partir du plan de la cabine. Ils sont ainsi en mesure d’intervenir facilement, en cas de panne. Un siège grand confort équipe, par ailleurs, le tracteur.
Comme Pierre-Charles Cézard ne dispose pas de l’usage de ses deux jambes, deux poignées ont été boulonnées sur l’embrayage et le frein, afin qu’il puisse les actionner manuellement. Deux rideaux métalliques séquentiels sont venus remplacer les anciennes portes de hangar, de manière à ce qu’il actionne l’ouverture par télécommande. Enfin, l’acquisition d’un quad classique permet à l’exploitant de réaliser des tours de plaine en hiver, et de suivre l’évolution des cultures. Il a obtenu un subventionnement, grâce au dossier monté par la MSA Lorraine. « Ils ont été super, je les ai contactés et ils se sont occupés de tout », se réjouit Pierre-Charles Cézard.