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Le groupe CAL joue la carte AGCO

Pierre-Antoine Ferru, DG du groupe CAL et Olivier Didelot, DG de Mecavista, ont levé le voile sur les nouvelles marques. Photo DR
Pierre-Antoine Ferru, DG du groupe CAL et Olivier Didelot, DG de Mecavista, ont levé le voile sur les nouvelles marques. Photo DR

La Coopérative Agricole Lorraine concrétise le virage stratégique de sa branche agroéquipements. Sa filiale Mecavista distribue désormais les marques Fendt et Valtra depuis le 1er février 2023, selon les termes de son nouveau partenariat avec le constructeur AGCO. Des ambitions réaffirmées, dans la continuité de 60 ans d’histoire au service des adhérents.  

Dans la partie de poker qui est en train de se jouer sur la table de la redistribution des cartes des marques du machinisme agricole en Lorraine, le groupe Coopérative Agricole Lorraine (CAL) entend jouer ses atouts. En 2022, il a filialisé son activité agroéquipements, à la demande du constructeur John Deere. Or il devenait de plus en plus évident, au fil des mois, que le tractoriste américain ne renouvellerait pas son accord avec la coopérative, à l'issue du contrat en cours.  

Poursuivre l’histoire 

L'échéance du 31 janvier 2023 étant arrivée, Mecavista, la filiale qui gère désormais tous les matériels en dehors du télescopique, vient d'officialiser le choix de son nouveau partenaire, le groupe AGCO. Approché par plusieurs constructeurs, le groupe CAL a fait le choix « de poursuivre l’histoire, avec de nouvelles marques et de nouvelles ambitions » argumente Pierre-Antoine Ferru, le directeur général, en poste depuis près d’un an. Le machinisme demeure « dans les gênes de la CAL : soixante ans de savoir-faire et de savoir être au service des paysans lorrains ». Ce choix fort du conseil d’administration tranche avec l’option choisie par d’autres coopératives en France, de se séparer entièrement de cette branche, moyennant l’encaissement d’une forte plus-value. Ce bouleversement du paysage de l’agroéquipement régional, probablement inédit par son intensité, du moins sur le territoire national, sera sans nul doute « observé » pronostique Pierre-Antoine Ferru « car il est annonciateur de ce qui se passera demain ailleurs en France ». 

Symboliquement, la route de la CAL bifurque de celle de John Deere, plus de vingt ans après lui avoir concédé l’exclusivité. Déjà une rupture à l’époque, puisque la coopérative se séparait alors de Massey-Ferguson, une marque qui appartient aujourd’hui au groupe AGCO. Mais ce n’est pas celle-là que Mecavista s’apprête à proposer désormais à ses clients…  

Fendt et Valtra 

Celui qui se définit comme « un leader mondial dans la conception, la construction et la distribution de solutions agricoles » confie la commercialisation de ses marques Fendt et Valtra à Mecavista sur une zone de chalandise qui dépasse l’activité antérieure de celle-ci. « Un enjeu stratégique » que mesure Olivier Didelot, le directeur général de Mecavista. Le périmètre de la marque « Prémium » Fendt recouvre la quasi-intégralité de la Lorraine ; un canton bas-rhinois d’Alsace Bossue, une petite dizaine de cantons du nord de la Haute-Saône, tout en intégrant trois cantons à l’est de la Haute-Marne. Cette évolution « fait progresser notre industrie tracteur de 15 %, la portant à 980 unités » explicite Olivier Didelot. Elle nécessitera des investissements pour créer de nouvelles bases dans le nord de la Meuse et l’est des Vosges, en plus des 14 déjà existantes sur le secteur. Pierre-Antoine Ferru s’est attelé à mobiliser des moyens conséquents, en élargissant ses partenariats avec ses financeurs. Une politique, plus, un « état d’esprit » qu’il entend généraliser pour concourir au développement de l’ensemble des pôles de l’entreprise : investir dans les Hommes et les outils.

La seconde marque, Valtra, sera distribuée, en grande partie sur le même axe géographique, à l’exception de quelques secteurs déjà pourvus en concessionnaires, ce qui n’était pas le cas du nord lorrain. Mecavista compte bien développer une complémentarité entre ces deux offres correspondant à des segmentations différentes. « A la réputation reconnue de Fendt, vient s’ajouter une marque extrêmement fiable, aux origines Finlandaises robustes » assure Olivier Didelot. Une gamme qui pourrait séduire les éleveurs, et pour laquelle Olivier Didelot vise d’entrée une belle part de marché. 

Continuité du service 

Parallèlement à la mise en œuvre de cette nouvelle donne, Mecavista  a prévu « un plan de continuité du service. Nous avons fait le choix d’accompagner tout matériel vendu jusqu’au 31 janvier 2023». Un challenge important à relever, les ventes de tracteurs John Deere ont battu un record historique, avec 31 % de parts de marché en 2022, contre 25 % en moyenne sur la dernière période. Outre la fourniture en pièces de rechange, Mecavista dote ses équipes techniques des moyens de diagnostics, en les équipant notamment des valises universelles, donnant l’accès aux données de l’ensemble des constructeurs.  

Un autre défi sera de reconstituer une double force de vente, pour chacune des marques, une partie des commerciaux ayant été débauchée par la concurrence. Pierre-Antoine Ferru se dit serein sur les recrutements en cours. Du côté des mécaniciens a contrario, « l’herbe n’est pas forcément plus verte ailleurs, même si ce n’est pas facile de passer d’une marque à l’autre ; restons humbles et soyons focus sur le service aux paysans en priorité, tout en faisant connaître nos savoir-faire » concède le DG.  Un plan de formation de haut niveau est déjà prévu à leur attention, au centre spécialisé d’AGCO, à Beauvais. Les partenariats avec les marques leaders que sont Horsch, Samson, Pichon, Khun et Kverneland sont confortés dans la nouvelle organisation. Des matériels qui seront proposés en compléments des deux marques de tracteurs.  

Face à l’immensité du chantier qui s’est ouvert le 1er février, les dirigeants se fixent l’objectif « de maintenir, dans un premier temps -3 ans- notre niveau d’activité ». Des ambitions beaucoup plus conquérantes sont affichées à l’horizon 2030, tant pour Mecavista que pour ManutOne. « Nous ne sommes pas dans la surenchère. Notre approche est sage, structurée, et structurante. Elle s’inscrit dans notre volonté de transformer l’ensemble de nos activités, toujours au service de nos adhérents » poursuit Pierre-Antoine Ferru,  en rappelant ses trois mots fétiches « proximité, service, compétitivité ». 

Dans ma carriére de concessionnaire de matériels agricoles j'ai connu une rupture de contrat avec a l'époque avec Fiat/Soméca et une deuxième rupture de contrat avec New Holland mais nous étions un petit concessionnaire mais aujourd'hui nous vivons la mème chose avec de gros Concessionnaires : c'est le jeu des constructeurs = Trés dangereux pour les Clients qui sont attachés a leur marque et leur concession . J'ai vendu mon entreprise en 2011 en sentant déja le gros appétit des constructeurs mais actuellement que ces contructeurs en profitent encore un peu car le potentiel de clients diminue et les petits concessionnaires disparaissent tous les ans la peuve en est dans mon département des Vosges et dans bien d'autres départements !!! Que vont faire ces construteurs dans les années a venir avec le noyeau de concessions qui diminue vitesse grand V ???? En 2011 en cédant ma concession qui avait été créé par mes parents en 1949 j'ai dit a mes clients : Mal Heureusement pour vous mais dans l'avenir il vous faudra sans doute faire des kilomètres pour trouver un concessionnaire et en plus il vous faudra payer plus de 100 euro de l'heure et je ne pense pas m'étre trompé !!!