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Jérémy Jenneson, président de la FDSEA : « Casser l’image d’Epinal de l’agriculture » 

Jérémy Jenneson, adepte de l’optimisation des pratiques et d’une image moderne du métier. Photo : JL.Masson
Jérémy Jenneson, adepte de l’optimisation des pratiques et d’une image moderne du métier. Photo : JL.Masson

Elu le 5 décembre à la présidence de la Fdsea, Jérémy Jenneson s’est intéressé au syndicalisme dès sa période de salariat sur l’exploitation paternelle. Il adhère alors  aux Jeunes Agriculteurs et assure rapidement des responsabilités départementales : installation, viande, structures. 

Alors en charge de l’installation chez JA, il est confronté à la fermeture de l’Adasea en 2011 et il aura à se prononcer sur la reprise du service par la Chambre d’agriculture. Logique donc qu’il soit amené ensuite à chapeauter ledit service, lorsqu’il deviendra élu consulaire. Actuel vice-président de la CDA, il assure, entre autres, le pilotage de la communication.

Adhérent de la FDSEA, il intègre la section départementale des fermiers dont il deviendra président le 19 octobre dernier. Une mission qu’il entend bien conduire pleinement, conjointement à sa nouvelle responsabilité de chef de file du syndicalisme majoritaire. Même s’il est propriétaire du tiers de son exploitation, souvent par obligation, il reste un adepte « du droit au bail qui reste une force de notre système. Sans cela, l’économie agricole ne tient pas. Je vais m’y investir » indique-t-il, en mesurant l’enjeu du « bail environnemental » pour lequel il entend que « la profession reste à la manœuvre ». 

L’environnement, Jérémy Jenneson y voit un des enjeux fondamentaux pour demain, tant sur le plan de la nature, de la biodiversité que par ses aspects sociétaux. Pour le président de la Fdsea, l’autonomie alimentaire est insuffisamment prise en compte aujourd’hui. Elle est rendue possible grâce à l’utilisation des intrants. Cela ne signifie pas que Jérémy Jenneson soit opposé à un usage raisonné des phytosanitaires, bien au contraire. Le concept « d’écologiquement intensif » a pour lui tout son sens, adepte qu’il est de l’optimisation des pratiques, dans l’objectif final de la sécurisation du revenu de l’exploitant. « Il faut raisonner, et donc avoir les bons éléments de décision et les bons conseils ». 

« Un syndicalisme de solutions » 

L’agriculteur de Lironville accède à sa nouvelle fonction au moment stratégique de redécoupage géographique des cantons syndicaux historiques, au périmètre des communautés de communes. Son leitmotiv : que la Fdsea représente l’ensemble des agriculteurs. « Il faut que des gens s’investissent », lance Jérémy Jenneson, persuadé que le travail syndical doit être celui d’une équipe avec un partage des dossiers. Dynamiser le conseil d’administration sera une priorité, tout comme l’intégration des JA, à l’instar du schéma proposé à l’échelle nationale. Il s’agit encore de préparer le renouvellement des générations. 

Jérémy Jenneson n’est pas véritablement un adepte des grandes manifestations syndicales, telles qu’elles avaient court à une certaine époque. Cela ne signifie pas ne pas conserver une grande capacité de mobilisation, en direction des acteurs des filières. Il revendique plutôt « un syndicalisme de solutions » qui étudie les dossiers à fond, pratique du lobbying auprès des élus, communique en direction de ses adhérents, des non adhérents, et aussi du grand public. Son credo « casser l’image d’Epinal de l’agriculture » dans la société. Pour lui, la réalité du monde agricole d’aujourd’hui se situe dans le SIMA à Villepinte, et non plus au Salon de l’Agriculture de la Porte de Versailles.