Installé en 2009 à Lironville, Jérémy Jenneson valorise 305 hectares, principalement en grandes cultures, auxquelles s’ajoute l’atelier Limousin historique, à l’aide d’un salarié. Il affiche un profil de gestionnaire, afin d’optimiser au mieux ses systèmes d’exploitation.
Jérémy Jenneson n’a pas suivi un cursus agricole classique. Sa formation initiale lui a permis d’obtenir un DUT de génie chimique, avant de débuter sa carrière professionnelle comme technicien sous-traitant industriel. A l’âge de 28 ans, il revient sur l’exploitation familiale de Lironville, entre Mad et Moselle, comme salarié. « Mon père m’a laissé le choix de reprendre ou pas, en m’offrant cette période probatoire, et ça a matché », résume-t-il. Simultanément, il se dote de la capacité professionnelle, en préparant un bac pro CGEA par correspondance.
« D’abord gestionnaire »
Denis Jenneson, l’aîné, alors administrateur du Gds et parmi les fondateurs de l’Apal, saisit la possibilité d’une mesure retraite, à 59 ans, ce qui permet à Jérémy de s’installer le 1er janvier 2009. L’exploitation individuelle compte alors environ 200 ha, à orientation céréalière et élevage allaitant Limousin. En 2016, l’opportunité de reprendre une ferme voisine se présente, avec l’aide de Bérénice, sa femme, par ailleurs cheffe de service chez ATMO (association chargée de surveiller la qualité de l’air). Finalement, Jérémy Jenneson exerce aujourd’hui son activité au sein de deux SCEA distinctes, l’une sur l’exploitation historique, l’autre en association avec son épouse. L’ensemble représente 305 hectares, dont 40 hectares d’herbe qui permettent de pérenniser l’atelier allaitant Limousin, désormais conduit en système extensif.
Concernant les grandes cultures, Jérémy Jenneson est un adepte des préconisations de la Chambre d’agriculture. Il a allongé sa rotation sur 6-7 ans, en faisant tourner blé, colza, tournesol, pois, orges d’hiver et de printemps.S’il « adore » l’informatique, il se dit « d’abord gestionnaire » et n’investit dans ce sens « qu’à condition qu’une plus-value rapide ou qu’un réel confort de travail en découlent ». Le GPS hyper précis de la dernière génération n’est pas véritablement sa tasse de thé. « J’ai une croyance, sourit-il, l’agronomie, ça reste encore l’observation du temps et ce n’est pas substituable par le Gps ou le satellite ».
Prix de marché
Jérémy Jenneson livre 100 % de sa récolte à la coopérative Emc2. Voulant maîtriser l’économie au quotidien de ses entreprises, c’est lui qui fixe son prix de vente des grains. Un œil quotidien jeté sur les cotations publiées par Agritel, « je commercialise tout en prix de marché, cela facilite ma gestion de trésorerie », explique-t-il, en assurant qu’il n’a jamais été perdant, en utilisant ce système. Pour ses approvisionnements en revanche, il lance un appel d’offre avant de choisir son fournisseur.
Dans la conduite des grandes cultures, Jérémy Jenneson est un adepte de la gestion de parcelles, animée sur le secteur par Julien Basuyaux de la Chambre d’agriculture. Le partage d’expériences au sein de groupes d’échange et les tours de plaine « apportent énormément ».