Rien ne le prédestinait à être agriculteur. Originaire de Moussey, fils d’artisans bouchers, Hugo Wentzel s’est pourtant intéressé très jeune au monde agricole. Arrivé comme apprenti au Gaec de la Dame de Haye, à Remoncourt, il est désormais l’un des cinq associés.
Hugo Wetzel, petit fils d’agriculteur, a toujours eu un attrait fort pour le monde agricole. Il s’est donc dirigé vers un baccalauréat Pro CGEA puis un BTS ACSE, tous deux réalisés en alternance au GAEC de la Dame de Haie, à Remoncourt. « J’ai ensuite été salarié un an avant d’intégrer l’exploitation, en reprenant la ferme d’un voisin qui arrêtait ».
Pour permettre à Hugo de s’installer, les associés ont réfléchi à plusieurs options complémentaires aux trois ateliers existants (vaches laitières, vaches allaitantes et céréales) - augmenter la production laitière, créer un poulailler de plein air, ou encore développer la méthanisation - avant d’entendre parler de la filière locale de lait de chèvres. Une simulation les a convaincus. Hugo s’est donc installé, en hors cadre familial, avec, pour idée, la création d’un atelier de chèvres laitières.
Pour conforter le projet, les associés ont fait le voyage en Aveyron, durant une semaine, pour observer les installations existantes et échanger sur les aspects plus techniques. Le choix a été fait de créer un nouveau bâtiment sur un site secondaire, qui accueille une partie de l’élevage allaitant.
600 chèvres à gérer
La charpente du bâtiment n’est autre que la structure d’une ancienne papeterie de Rambervillers, qui a été démantelée. Le bâtiment – charpente métallique et bardage bois - permet d’accueillir 600 chèvres. A l’intérieur, une allée centrale permet aux éleveurs de surveiller les animaux, deux tapis d’alimentation ont été installés, permettant aux éleveurs d’automatiser l’alimentation et ainsi gagner en temps et en confort de travail. Pour la traite, le choix s’est porté sur un roto DeLaval de cinquante places, « qui permet de traire seul 600 chèvres à l’heure ». L’aire d’attente a été équipée avec un chien électrique. Du terrassement à la toiture, les associés ont tout fait par eux-mêmes, « sauf l’installation du roto », ce qui leur a permis de limiter les coûts.
Cinq cents chèvres Alpines sont arrivées à Remoncourt en septembre 2020. Hugo Wentzel s’est, au préalable, rendu dans la région de Nantes, pour observer et apprendre les spécificités du caprinage. Même si les apprentissages se font beaucoup « sur le tas », il continue, aujourd’hui, d’être formé par la laiterie Eurial, qui collecte le lait de chèvre, ainsi que dans un groupe d’échange et d’entraide composé de onze exploitations de Moselle et Meurthe-et-Moselle.
Le Gaec de la Dame de Haye est aujourd’hui composée de cinq associés dont trois installés hors cadre familial. Chaque associé a son atelier de prédilection, ce qui permet de bien répartir le travail ; dans le même esprit les associés se retrouvent chaque midi afin de partager le repas ensemble.
Lorsqu’il ne travaille pas Hugo aide bien volontiers ses parents, artisans bouchers à Avricourt, et pratique le foot depuis ses fuit ans.
