Les élus de la caisse régionale de Groupama Grand Est se sont retrouvés, jeudi 1er juin, pour tirer le bilan d’une année hors normes, marquée par la répercussion des accidents climatiques et de la guerre en Ukraine.
Le président de l’assureur vert, François Schmitt, en préambule, est revenu sur l’année 2022 qui a été marquée «par le retour de la guerre en Europe, qui, au-delà des tensions géopolitiques, a eu des conséquences sur le marché des matières premières, notamment énergie et alimentation, avec une envolée des cours extrêmement importante». Parallèlement, le retour de l’inflation et la réaction très ferme des banques centrales pour la limiter par une remontée des taux, ont entraîné un krach obligataire, particulièrement ressenti par les épargnants détenant de l’assurance vie. François Schmitt note que «ces évènements ont passablement impacté l’activité de Groupama Grand Est, notamment sur l’épargne et la retraite».
Développement positif et satisfaction sociétaires
Les chiffres d’affaires Iard (Incendies, accidents et risques divers) et assurance vie réalisés en 2022 atteignent respectivement 667 millions d’euros et 122,2 millions d’euros, avec une activité commerciale qui connaît une légère progression.
Le président de Groupama Grand Est précise que «malgré un environnement économique compliqué et une situation économique dégradée qui ont rogné nos marges, nous avons conservé un développement positif en nombre de sociétaires, et surtout continué à progresser en termes de satisfaction clients». Le directeur général de Groupama Grand Est, Didier Guillaume, confirme que «la qualité de service reste au cœur de notre stratégie».
Pour la première fois, une hausse significative de la charge des sinistres est constatée pour atteindre 525,4 millions d’euros. Cette hausse de la sinistralité s’explique par une recrudescence des incendies et une augmentation des catastrophes climatiques dont la grêle, la sécheresse et les fissures sur bâtiments. Au total sur 2022, la charge climatique s’établit à environ 106 millions d’euros, soit plus du double qu’en 2021. Le ratio sinistres sur cotisations s’établit à 83,3%.
Jean-Yves Dagès, président de Groupama Assurances Mutuelles, précise que «l’année 2022 aura été, sans conteste, l’une des pires de notre histoire en termes de sinistres climatiques. L’ensemble des assureurs français dans les années 2010-2015 payaient par an environ deux milliards d’euros de coûts de sinistres. Dans les années 2016-2021, c’étaient près de quatre milliards d’euros. L’année dernière, 10,6 milliards d’euros. Le climat se dégrade et cela coûte de plus en plus cher aux assureurs». Pour le président national «Groupama aura, malgré tout, montré une formidable résilience avec des résultats de très bonne facture, et réaffirmé une nouvelle fois son rôle majeur dans les territoires, mais aussi sa place auprès du monde agricole, notamment sur les enjeux et dispositifs d’assurance climatique».
Année de transition
Concernant la réforme de l’assurance multirisque climatique récolte (Mrc), Jean-Yves Dagès affirme «que nous avons en tant qu’organisation professionnelle agricole, l’impérieuse nécessité d’accompagner la résilience de la ferme France. Donc, nous nous sommes engagés dans cette modification pour faire, qu’avec un partenariat public-privé, la cotisation technique, les 70 % de la cotisation commerciale, soient pris en charge par les Pouvoirs publics. Et c’est une vraie réussite qu’on doit à Groupama, à une équipe, et en particulier à François Schmitt, qui avait la délégation complète pour conduire au terme cette réforme».
Le président de Groupama Grand Est ajoute que «2023 est une année de transition, la réforme n’est pas complètement aboutie».