La Chambre régionale d’agriculture du Grand Est a accueilli, dans ses locaux de Laxou, Virginie Coppens Menager, directrice régionale de France Travail. Les échanges ont permis de poser les bases d’un partenariat renforcé entre les deux institutions.
Pour Jérôme Mathieu, président de la Chambre régionale d’agriculture, comme Virginie Coppens Menager, directrice de France Travail, le renouvellement des générations agricoles constitue un défi majeur et une priorité nationale.
Près d’un agriculteur sur deux partira à la retraite d’ici la fin de la décennie. Si certains seront remplacés par de nouveaux exploitants, une part croissante des départs sera compensée par le développement du salariat agricole, en forte progression dans la région.
«Le maintien d’une agriculture performante et de qualité passe par l’attractivité des métiers et par l’ouverture du secteur à de nouveaux profils, y compris extérieurs au monde agricole», a souligné Jérôme Mathieu.
Mobiliser, former et accompagner
France Travail et la Chambre régionale ont convenu de renforcer leur coopération pour faire connaître les métiers de l’agriculture, favoriser les immersions professionnelles et soutenir les parcours de formation et d’insertion.
Les deux partenaires souhaitent notamment développer les Parcours de mise en situation en milieu professionnel (PMSMP), véritables leviers de découverte et d’acculturation, en s’appuyant sur les exploitations agricoles, les services de remplacement, ou encore les établissements d’enseignement agricole.
Autre axe de travail : la Préparation opérationnelle à l’emploi individuelle (POEI), un dispositif de formation courte, directement adossé à un projet de recrutement, qui permet d’acquérir les compétences nécessaires avant l’embauche. Les résultats sont très positifs : 87 % des bénéficiaires accèdent à un emploi à l’issue du parcours.
L’enquête «Besoins en main-d’oeuvre»
La rencontre a également permis d’aborder la grande enquête annuelle «Besoins en main-d’oeuvre» (BMO) conduite par France Travail. Cet outil, essentiel à la connaissance du marché du travail, vise à identifier les intentions de recrutement dans tous les secteurs, y compris agricoles.
En 2024, 27.600 projets de recrutement ont été recensés dans le secteur agricole du Grand Est, dont 38 % jugés difficiles à pourvoir. «Plus les agriculteurs répondent, plus les données reflètent la réalité du terrain, et mieux les formations et dispositifs d’accompagnement pourront être ajustés», a insisté Virginie Coppens Menager, invitant les exploitants à participer massivement à l’enquête qui sera adressée à partir de la mi-octobre.
Construire un partenariat durable
Au terme de cette rencontre, quatre axes de coopération ont été retenus :
- Renforcer la participation à l’enquête BMO,
- Faciliter les immersions en exploitation agricole (PMSMP),
- Dynamiser les dispositifs de formation à l’emploi (POEI),
- Promouvoir la création et la reprise d’entreprise dans le secteur.
Les deux institutions partagent la même ambition : faire de l’emploi agricole une priorité régionale, au service du renouvellement des générations et du développement économique des territoires ruraux.
Un travail commun se poursuivra dans les prochains mois pour construire des parcours d’accès à l’emploi plus fluides, mieux faire connaître les opportunités d’emploi agricole et soutenir les exploitants dans leurs recrutements.



