Vous êtes ici

Florian Segault : la passion ovine chez JA 54

Florian Segault : «Impulser de nouvelles façons de travailler ». Photo : JL.Masson
Florian Segault : «Impulser de nouvelles façons de travailler ». Photo : JL.Masson

Propulsé à la tête des Jeunes Agriculteurs de Meurthe-et-Moselle, Florian Segault, installé à l’âge de 20 ans, est sans doute un des plus jeunes présidents que le syndicat a connus. Par tradition familiale et formé à l’élevage ovin, il en a fait le cœur de son métier d’éleveur et l’atelier dominant de son exploitation.

Elu président de Jeunes Agriculteurs de Meurthe-et-Moselle le 13 mars, à l’âge de 22 ans, Florian Segault s’est installé en 2020, à Bruley, le village des Côtes de Toul, emblématique du vignoble qui lui est attaché. Mais le tout jeune leader syndical n’est ni viticulteur, ni vigneron. Héritier de la tradition de son grand-père, ancien berger itinérant, Florian revendique sa passion pour l’élevage ovin. Ses brebis entretiennent les vergers du village, en éco-pâturage.

Installation en 2021

Après avoir fréquenté les fermes familiales toute sa prime jeunesse, c’est naturellement sur le Campus agricole et forestier de Mirecourt, qu’il obtient son bac pro CGEA (Conduite et gestion de l’Entreprise Agricole). Il accomplit alors son stage chez Patrick Maxey, éleveur à Foug. Ensuite Florian rejoint le centre ALPA à Haroué pour suivre un BTS ACSE (Analyse Conduite et Stratégie de l’Exploitation agricole) par apprentissage en deux ans. Il côtoiera alors deux maîtres de stages successifs : Cédric Vosgien à Manoncourt-en-Woëvre et Xavier Bidon, à Pulligny.

Diplôme en poche, Florian Segault ne tergiverse pas. Il décide de s’installer dans la foulée, en 2021, sur la petite exploitation de 40 ha tenue par son père, alors pluriactif, qui compte 120 brebis, en reprenant parallèlement 25 ha de terres familiales. En complément, il effectue un peu de travail intérimaire dans le secteur du BTP.

L’agnelage en accéléré

Le répertoire départemental à l’installation lui fournit ensuite l’opportunité de reprendre, en avril 2023, 80 ha en fermage à Saulxures-lès-Vannes, un village distant de 22 km. Son exploitation prend alors sa forme actuelle : 145 ha, dont 75 ha de cultures et 70ha d’herbe et une cheptel de 300 brebis et 25 mères allaitantes Limousines rassemblées sur le seul site de Bruley. Florian Segault bénéficie des coups de mains occasionnels de son père, ainsi que de son frère pour les travaux de récolte d’été. Il a investi dans « pas mal de matériel, pour l’essentiel d’occasion ». Il s’entend bien avec Stéphane Zapotiny, autre agriculteur du village, avec lequel il a acheté un plateau à fourrages. Certains travaux s’effectuent en entraide réciproque.

Etant donnée sa culture familiale, sa formation initiale à Mirecourt et par sa pratique lors de ses différents stages, Florian Segault a acquis la maîtrise technique de la production ovine. Sa préférence va à la race Ile de France, « qui donne des agneaux bien conformés, avec de beaux gigots ». Il a introduit la Romane, en croisement avec des béliers Ile de France « pour sa prolificité, sa qualité laitière et des agneaux plus vigoureux à la mise-bas ». Le jeune moutonnier pratique « l’agnelage en accéléré, soit trois en deux ans, pour intensifier la production de viande ». Le tiers des 480 naissances annuelles est programmé en septembre, en visant « l’agneau de Noël » ; deux autres petits tiers, en décembre-janvier, objectif « agneau de Pâques » ; les 10 % restants en avril « en saisonné ». Ce qu’il aime chez les moutons, c’est le contact et la manipulation de l’animal, plus aisés que chez les bovins, « c’est plaisant ».

« Bien dans l’esprit coop »

Se qualifiant lui-même de « polyculteur-éleveur », Florian Segault confie l’intégralité de la commercialisation, à la COBEVIM, la coopérative spécialisée de Haute-Marne. Laquelle valorise sa production sous label « Agneaux de nos régions », abattus à Mirecourt et distribués dans les rayons boucherie des distributeurs Cora et Carrefour. « Je me retrouve bien dans l’esprit coop : un poids-un prix », souffle le jeune homme. Il n’envisage pas de diversifier en transformant sa viande… Un autre métier supposant « beaucoup de normes, de contraintes et nécessitant de la main-d’œuvre ». Son objectif : « garder une exploitation à taille humaine, sans recourir à l’emploi d’un salarié ». L’atelier ovin est l’activité dominante de la ferme, il permet une rotation de trésorerie rapide ; même si les cultures de vente amènent du chiffre d’affaires.

Célibataire, sans enfant, Florian Segault réside dans l’ancienne maison de ses grands-parents, située juste à côté des bâtiments agricoles. Pratique pour le moutonnier qui revendique se lever régulièrement la nuit, pour surveiller que l’agnelage se déroule dans les meilleures conditions possibles.