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Exercice pédagogique agricole et démocratique pour les législatives

Retour sur les bancs de l’école pour les candidats de la 1ère circonscription avec Denis Piard, vice-président de la FDSEA dans le rôle du professeur.
Retour sur les bancs de l’école pour les candidats de la 1ère circonscription avec Denis Piard, vice-président de la FDSEA dans le rôle du professeur.

Les Jeunes Agriculteurs et la FDSEA de Meurthe-et-Moselle ont pris l’initiative d’inviter l’ensemble des candidats aux élections législatives de chaque circonscription à un temps d’échange en ferme.

En convoquant tous les candidats à la députation sur des exploitations agricoles, la FDSEA et les Jeunes Agriculteurs affichent un objectif simple, faire toucher du doigt aux postulants, les réalités agricoles de leur territoire. A quelques jours du scrutin électoral, il n’est pas question dans ces rendez-vous de confrontation des programmes. Les candidats députés sont attendus sur leur capacité d’écoute et d’appropriation des dossiers plutôt que sur les théories parfois « hors-sols » des partis.

« FDSEA et Jeunes Agriculteurs sont apartisans, même si nous faisons beaucoup de politique » explique avec humour le président de la FDSEA, Luc Barbier, en revendiquant une culture du pragmatisme et de la construction avec le législateur. « Nous rencontrons l’ensemble des parlementaires du département chaque trimestre, pour faire le point sur les dossiers et expliquer nos propositions ».

L’agriculteur parle, le candidat écoute

L’exercice est à l’inverse du meeting politique. Ici ce sont les agriculteurs qui parlent, qui expliquent et les candidats qui écoutent et prennent des notes. L’exercice se veut pédagogique et interactif. Exemples, chiffres et témoignages à l’appui, la présentation déroulée par la FDSEA et les Jeunes Agriculteurs, en présence de leurs adhérents, permet de rappeler les fondamentaux agricoles, économiques et humains du territoire. Les sujets techniques, parfois très sensibles sont évoqués sans détours : méthanisation vertueuse et transition énergétique, usage des produits phytosanitaires et restrictions des moyens de production, partage de l’eau et souveraineté alimentaire… En retour, les candidats écoutent, questionnent, s’observent, argumentent sous l’œil attentif et expert des paysans présents.

Qu’ils soient élus ou non demain, les politiques présents auront sans conteste retenu une chose lors de cet exercice de démocratie participative. L’agriculture est un sujet technique et complexe ou les théories à l’emporte-pièce sont rapidement confrontées à la réalité du terrain.

Une charte d’engagement

Pour conclure les rencontres, il est proposé à chaque candidat de signer une charte « d’engagement de défense de notre souveraineté alimentaire ». Le document ne décline pas des mesures factuelles mais sept grands principes : garantir un dialogue ouvert, soutenir les projets de développement, défendre l’attractivité du métier d’agriculteur, valoriser et promouvoir l’origine France, permettre la transmission des exploitations, reconnaitre et valoriser les transitions agroécologiques, préserver les outils de production et lutter contre les distorsions de concurrence.

L’acte est certes très symbolique, mais il est là pour témoigner de l’attachement au monde agricole des candidats et une volonté d’agir. Une fois élu, la FDSEA et les Jeunes Agriculteurs sauront rappeler aux nouveaux députés tout au long de leur mandature cet engagement pour notre souveraineté alimentaire.