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En Grand Est, GRDF sur la voie de la décarbonation

Brice Febvre, directeur régional et Emmanuel Connesson, directeur adjoint de GRDF Grand Est et Bourgogne-Franche-Comté. (PHOTO : ERIC LECLER)
Brice Febvre, directeur régional et Emmanuel Connesson, directeur adjoint de GRDF Grand Est et Bourgogne-Franche-Comté. (PHOTO : ERIC LECLER)

Le distributeur de gaz se place résolument sur la trajectoire de la décarbonation. GRDF accompagnera toujours plus de méthaniseurs, avec une diversification des approvisionnements et des techniques.

GRDF, principale entreprise de distribution de gaz en France et en Europe, s’inscrit dans les objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre à l’échéance 2050. Elle revendique son rôle dans la « résilience du système énergétique », considérant que l’électrification, à elle seule, ne permettra pas d’atteindre le but fixé par les pouvoirs publics.

A la tête de la direction régionale Est et Bourgogne-Franche-Comté, Brice Febvre explique les trois « leviers » actionnés par l’entreprise : l’accompagnement des consommateurs, en vue de réduire leur empreinte carbone ; la mobilisation pour atteindre 20 % de gaz verts dans les réseaux, en 2030, et l’accélération de la propre décarbonation de GRDF. Emmanuel Connesson, le directeur adjoint, est convaincu qu’un « mix » est nécessaire pour atteindre la neutralité carbone, car « il ne s’agit plus d’une option ».

350 méthaniseurs en 2030 ?

Depuis plus de dix ans, GRDF parie sur la méthanisation, en consacrant des moyens humains importants, en termes d’accompagnement de projets. Le Grand Est disposait d’un site en injection en 2018. La région en comptait 124, six ans plus tard, le parc le plus important de l’Hexagone. La production atteint actuellement 2 ,6 TWh, soit 6 %  de la consommation de gaz de la région. Et le nombre d’installations devrait atteindre 157, au cours cette année. D’autres projets laissent espérer 10 % de gaz verts en 2026, et un débit entre 8 et 9 TWh dès 2030, avec 350 sites reliés.

Le biométhane, appelé gaz vert, constitue une énergie entièrement renouvelable, issue de la fermentation des déchets agricoles, agroalimentaires ou en provenance des collectivités. Pour parvenir aux 20 % de gaz verts en 2030, la route est encore longue. Outre la diversification des matières premières pour nourrir les méthaniseurs, la montée en puissance de la production de biogaz mise aussi sur de nouvelles technologies en devenir, comme la pyrogazéification ou la gazéification hydrothermale. GRDF investit 150 M€ par an pour mettre aux normes ses infrastructures, afin de pouvoir mieux distribuer le gaz vert produit localement.

L’essor du BioGNV

Pour sensibiliser les consommateurs, GRDF argumente en faveur de la sobriété énergétique, des équipements performants et de la consommation de gaz verts. Le déploiement de compteurs communicants a permis de déboucher sur des consommations en baisse de 14 % chez les 7.000 clients volontaires. Sur l’année 2023, le remplacement de 12.500 chaudières à fioul ou gaz par des équipements plus performants, comme la chaudière THPE ou les pompes à chaleur hybrides, a permis une économie de 56  millions de KWh sur les deux régions. A la clé, 15.500 tonnes de CO² en moins dans l’atmosphère.

Chez les industriels aussi, l’heure est aux investissements pertinents, comme le remplacement de bruleurs, l’amélioration des rendements process, la récupération de la chaleur fatale et la capture de CO², et l’injection de gaz vert. Dans le secteur de la mobilité, le BioGNV est plébiscité, argumente Emmanuel Connesson. Il est disponible pour tous types de transport : routier, ferroviaire et fluvial. Le BioGNV réduit les émissions de CO² de 80 % par rapport au diesel. Il permet aussi de réduire de 95 % les émissions de particules fines. Plus de 38.000 véhicules roulent déjà avec ce carburant sur le territoire national. 26 stations publiques sont installées sur le Grand Est et 34 privées. 10 supplémentaires sont annoncées ne 2024.