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EMC2, investir dans la méthanisation

Hervé Davanne, responsable d’exploitation du site de Landres, Grégory Baczynski, directeur des opérations, et David Meder, directeur terrain chez EMC2. Photo : H.Flamant
Hervé Davanne, responsable d’exploitation du site de Landres, Grégory Baczynski, directeur des opérations, et David Meder, directeur terrain chez EMC2. Photo : H.Flamant

Il y a trois ans, la coopérative du Grand Est, EMC2, décidait d’investir dans la méthanisation. La première unité, située à Landres (54), vient d’entrer en fonctionnement.

Les premiers mètres cubes de lisier ont été introduit mi-août dans le digesteur de l’unité de méthanisation de Landres, dans le Pays Haut meurthe-et-mosellan. La particularité de ce nouveau méthaniseur tout juste terminé ? L’investissement a été réalisé par la coopérative EMC2.

Grégory Baczynski, directeur des opérations chez EMC2 a conscience que, « beaucoup d’agriculteurs ont monté eux-mêmes leur unité de méthanisation ». Mais la méthanisation « reste un métier particulier » et les investissements sont généralement conséquents. « Notre objectif est de porter le risque financier pour nos adhérents. A travers ces projets, nous leur permettons aussi de valoriser leurs cultures intermédiaires et leurs effluents d’élevage. Le gain est également agronomique grâce à la diversification des rotations ». Si ce n’était pas l’objectif de départ, cette diversification sert aussi la politique RSE (responsabilité sociale et environnementale) de la coopérative. « Nous produisons une énergie verte, française, locale et cette nouvelle activité est créatrice d’emploi », souligne Grégory Baczynski.

Un projet de territoire

La coopérative a établi un cahier des charges précis : chaque unité ne doit pas nécessiter plus de 36.000 tonnes d’apports/an (soit moins de 100 tonnes/jour) provenant de 15 km maximum autour du site. « Nous valorisons uniquement des matières premières agricoles : effluents d’élevage, cultures à vocation énergétiques et un peu de maïs », explique le directeur des opérations. Les unités seront, par ailleurs, uniquement en injection gaz, « même si ce choix implique de construire à proximité d’une conduite de gaz ».

Un projet ne voit le jour que si la coopérative a un volume d’intrants suffisant. Sur le site de Landres, dix-huit agriculteurs ont signé un contrat avec EMC2, pour un volume total d’intrants de 28.000t/an (50% d’effluents d’élevage et 50% de matières végétales).  Les adhérents s’engagent pour sept, dix ou quinze ans et pour un volume annuel de fumier ou lisier et de cultures.

Une fois le volume d’intrants garanti, s’en suit une étude économique soumise au conseil d’administration. Puis vient la phase d’appel d’offres. Le choix du constructeur s’est porté sur Agrogaz, « un constructeur allemand mais dont la filiale française est en Moselle. Chaque unité est un projet de territoire. Nous travaillons au maximum avec les entreprises locales pour la construction », explique le directeur des opérations.

Huit mois de travaux

Le chantier de Landres a débuté en décembre 2020. L'unité est située à côté du silo de la coopérative. Le terrain appartenait déjà à EMC2. Hervé Davanne, responsable d’exploitation du site de Landres, a assisté de prêt à tout le chantier. Il a suivi la formation méthanisation dispensée à l’EPL Agro de Bar-le-Duc.

Le site dispose de trois 3 silos de 6.000 tonnes pour stocker les ensilages de CIVE, d’une fumière et d’une préfosse pour stocker les effluents d’élevage liquides. Les deux digesteurs sont alimentés grâce à deux incorporateurs de trente-six tonnes chacun. L’unité se complète par un post digesteur, et deux cuves de stockage du digestat. « Nous avons une capacité de huit mois de stockage du digestat ». Quant au gaz, il passera par un dispositif complexe de filtration afin d’éliminer les impuretés (soufre, eau, CO2), avant de partir dans le réseau de distribution.

L’unité de 175 Nm3 de gaz/h a nécessité 7 millions d’euros d’investissement. Elle a été mise en fonctionnement en ce mois d’août 2021. « Nous avons rempli la première cuve aux trois quarts, avec uniquement du lisier pour le moment. Nous sommes en phase d’ensemencement, c’est un stade fragile pour les bactéries. Le processus semble bien parti. Il est prévu de débuter l’injection en octobre », indique Hervé Davanne.

Lire le reportage complet dans nos éditions du 27 août 2021.

Hervé Davanne présente la console de pilotage. Il a également accès à l’ensemble des paramètres et reçoit les alertes sur son smartphone. Photo : H.Flamant
Des sécurités ont été prévues à différents niveaux « pour qu’aucun liquide ne se déverse dans l’environnement en cas de problème», comme, ici, le bac anti-débordement au niveau du broyeur. Photo : H.Flamant
Le site compte trois silos de 6.000 t, pour stocker l’ensemble des CIVE des 18 adhérents engagés. Photo : H.Flamant
Le biogaz passe par un dispositif complexe d'épuration avant d'être injecté dans le réseau de distribution. Photo : H.Flamant