Vous êtes ici

Elections législatives en Meurthe-et-Moselle : seuls deux députés sortants réélus

La Meurthe-Et-Moselle compte quatre nouveaux députés. Photo DR.
La Meurthe-Et-Moselle compte quatre nouveaux députés. Photo DR.

Sur le département,  la majorité présidentielle perd ses deux sièges détenus à Nancy, au profit du Nouveau Front Populaire. Estelle Mercier et Stéphane Hablot (PS) sont élus. Les deux sortantes LFI sont battues par les candidats du Rassemblent national : Frédéric Weber, dans le Pays-Haut et Anthony Boulogne, à Jarny-Pont-à-Mousson. Thibault Bazin (LR) et Dominique Potier (PS) conservent leur siège, respectivement sur le Lunévillois et le Toulois-Saintois.

La Meurthe-et-Moselle, à l’instar de la tendance générale, a connu une forte progression de sa participation, lors du second tour des élections législatives, dimanche 7 juillet. Avec un taux de 65,81 % (67,1 %, pour la moyenne nationale), elle améliore de plus de 22 points son score de 2022. Preuve que l’enjeu de cette consultation a motivé beaucoup d’électeurs, malgré un calendrier a priori peu favorable, compte tenu du début des vacances.

La majorité présidentielle perd ses deux sièges

La lecture des résultats permet d’observer la plupart des tendances observées sur le plan hexagonal, mais pas toutes. Le département reflète généralement ses singularités. Ce fut encore le cas cette fois-ci. Cinq des six députés sortants étaient présents au second tour et seuls deux conservent leur siège au Palais Bourbon. La majorité présidentielle perd les deux circonscriptions nancéiennes. Les deux élues La France Insoumise (LFI) subissent la vague nationale et sont remplacées par les candidats du Rassemblement national (RN).

Sur Nancy 1, l’adjointe au maire de Nancy, Estelle Mercier, (Parti socialiste) réalise la meilleure performance départementale, avec  63,95 % des suffrages exprimés. Elle devance Patricia Melet (Rassemblement national), 36,05 %, et a bénéficié pleinement du retrait du sortant Philippe Guillemard (Renaissance) dans le sens de « l’arc républicain ». Titulaire d’un doctorat en sciences de gestion, Estelle Mercier est maître de conférences en gestion des ressources humaines, à l’Institut d’administration des entreprises de l’Université de Nancy.

Sur Nancy 2, Stéphane Hablot (Parti socialiste) l’emporte, à 45,17 %. Il devance Emmanuel Lacresse, (Renaissance, Ensemble, Majorité Présidentielle) lui aussi sortant, qui obtient 31,34 %. Le maire de Vandoeuvre, qui devra donc abandonner son mandat municipal, prend sa revanche sur le scrutin de 2022, au cours duquel l’élection lui avait échappé pour 165 voix. Sur cette seule triangulaire de Meurthe-et-Moselle, Geneviève Maillot (RN) engrange 23,49 % des voix. Sur le plan professionnel, Stéphane Hablot était enseignant dans l’enseignement secondaire et technique.

Les deux députées insoumises remplacées par le RN

Dans la 3e circonscription, celle du Pays-Haut, le candidat RN, Frédéric Weber fait son entrée au Parlement, avec 53,64 % des suffrages. Il prend l’ascendant sur la sortante, Martine Etienne (LFI), laquelle totalise 46,36 % des voix, sans avoir bénéficié du désistement de ses challengers Ensemble et Les Républicains du premier tour. Frédéric Weber, infirmier au sein d’ArcelorMittal à Florange, a connu un parcours syndical révélé au moment de la lutte contre la fermeture des hauts-fourneaux. Il est passé de la CFDT à FO.

Pour le Grand Lunévillois (4e circonscription), Thibault Bazin (Les Républicains) qui arborait l’étiquette Droite Républicaine Indépendante, entame son troisième mandat. Il l’a finalement emporté avec 52,30 %, face à  Dominique Bilde (RN) qui l’avait largement devancé le 30 juin. Celle-ci termine à 47,70 %. Thibault Bazin capitalise sur son ancrage territorial et bénéficie du « barrage républicain ». La candidate du Nouveau Front Populaire, Barbara Bertozzi-Biévelot, s’étant désistée en sa faveur. Ancien maire de Rosières-aux-Salines, Thibault Bazin est diplômé de l’IEP de Strasbourg et a laissé de côté son emploi de cadre urbaniste pour exercer son mandat à plein temps.

La prime à l’ancrage rural

La configuration de la cinquième circonscription (Toulois-Saintois), restera probablement un cas d’école qui sera analysé finement par les observateurs de la vie politique. Le député sortant, Dominique Potier (Divers gauche), repart donc pour son quatrième mandat, après avoir obtenu 54,73 % des suffrages exprimés. En tête au premier tour, il affrontait le candidat Louis-Joseph Pecher, parachuté puis désavoué, par Eric Ciotti allié au RN, lequel termine avec 45,27 % des voix. Sur son ancien fief, Nadine Morano (LR) avait indiqué qu’elle voterait pour Dominique Potier, de même que le candidat LR Quentin Vinot, arrivé en troisième position au premier tour. L’ancien agriculteur bio de Lay-Saint-Rémy, engagé particulièrement sur le dossier du foncier agricole et des phytosanitaires, récolte, comme son collègue de Lunéville, le fruit de son enracinement rural.

Dominique Potier, hostile au concept du Nouveau Front Populaire, se présentait sous la bannière Divers gauche et devrait siéger sur les bancs du Parti socialiste. Dans l’hypothèse de la formation d’un gouvernement de gauche, l’élu du Toulois était donné comme « un profil possible pour le ministère de l’Agriculture », le 9 juillet par l’agence de presse Agra. Parmi d’autres prétendants potentiels… Aurélie Trouvé (LFI) et Benoît Biteau (Europe Ecologie Les Verts).

Enfin, pour Jarny-Pont-à-Mousson (la 6e circonscription), Anthony Boulogne (RN) obtient 54,64 % face à la sortante, Caroline Fiat (la France Insoumise). La vice-présidente de l’Assemblée nationale finit à 45,36 %, tout en bénéficiant du soutien du candidat de la majorité présidentielle, Ergün Toparslan, non qualifié pour le second tour. Anthony Boulogne exerce la profession de responsable commercial dans le secteur informatique.