Dans un contexte de transitions majeures qui s’imposent à l’agriculture, le réseau des Chambres veut jouer un rôle clé, pour anticiper et atténuer les effets du réchauffement climatique sur les exploitations.
« Le Grand Est fait face à une série de défis. Ceux-ci mettent à l’épreuve notre capacité à conserver notre souveraineté alimentaire, tout en préservant notre environnement, et en maintenant un revenu aux agriculteurs, ainsi qu’une attractivité pour les jeunes générations ».
Pratiques agricoles durables
En accueillant la préfète Josiane Chevalier, lors de la session de la Chambre régionale d’agriculture du Grand Est (CRAGE), le 5 décembre, à Laxou, Maximin Charpentier a entamé son propos en insistant sur le caractère de plus en plus complexe de l’exercice du métier. 2023 en a offert une nouvelle illustration. A la fois par la sécheresse de fin de printemps qui a pénalisé le rendement de certaines cultures… Et par les précipitations abondantes, à l’automne, compliquant les dernières récoltes et les semis. Sur le terrain économique, une inflation de 18 % en deux ans, particulièrement ressentie en France, dans le domaine alimentaire apparaît « paradoxale » au président de la CRAGE, au vu « du repli des cotations des matières premières agricoles sur les marchés mondiaux ». Les comportements d’achat des consommateurs qui en ont résulté peuvent aller jusqu’à « mettre en péril certaines de nos filières », alors même « que nous nous efforçons de promouvoir des pratiques agricoles durables ».
Face au constat, Maximin Charpentier revendique « l’opportunité et la responsabilité d’agir ». L’heure est aux « transitions majeures ». Les Chambres d’agriculture « veulent jouer un rôle clé dans l’accompagnement des agriculteurs pour l’adaptation de leurs pratiques, afin d’atténuer les effets du changement climatique ». L’élu consulaire se positionne en faveur du plan ambition bio, en cohérence avec les marchés, en dépit des difficultés actuelles. « Notre objectif régional est que 11 % des fermes soient en AB à horizon 2027, ne craint pas d’affirmer Maximin Charpentier, avec une hypothèse de conversions moyennes de 15 à 16.000 ha par an ».
Ambition Eleveurs
A l’heure de relever le défi de la transition écologique, la profession déplore que les moyens ne suivent pas forcément. C’est notamment le cas de certaines MAEC (mesures agro-environnementales et climatiques), pour lesquelles des diagnostics ont été réalisés, mais qui n’aboutiront pas, faute de crédits. Ceci, alors que la région Grand Est est désormais soumise à l’autorisation de retournement de prairies. « Quel paradoxe d’interdire sans compenser, sans récompenser et sans reconnaître financièrement les vertus des prairies » déplore Maximin Charpentier. Même regret concernant la mesure autonomie fourragère pour les élevages herbivores, non retenue, malgré son intérêt pour la polyculture-élevage.
Les Chambres sont engagées au côté de la Région Grand dans le programme Ambition Eleveurs révélé lors d’Agrimax. Mais aussi dans le déploiement d’un réseau de 60 fermes de démonstration, dans le cadre du Fonds national d’aménagement et de développement du territoire (Fnadt), dont le but est de vulgariser les pratiques de transition. L’Etat accompagne pour l’instant la moitié de ce réseau.
Maximin Charpentier appelle de ses vœux un complément « pour ces fermes vectrices de solutions bénéfiques et durables pour les territoires ».