Dans une actualité agricole animée en cette fin d’automne, la session de la Chambre d’agriculture a permis un échange avec le préfet Françoise Souliman, qui participait pour la première fois à ce rendez-vous. « A vos côtés, aussi longtemps que ma durabilité en Meurthe-et-Moselle » a-t-elle souri.
En quelques jours successifs, le préfet Françoise Souliman a vécu en contact rapproché avec la profession agricole départementale. Entrée en matière sous les salons feutrés des Trophées de l’agriculture départementale le 22 novembre ; ambiance plus populaire, le lendemain, au cœur de Nancy envahie par les tracteurs, au volant desquels les agriculteurs récriminaient face à l’accumulation des contraintes dans leur quotidien ; plus conventionnelle enfin, lors de la session de la Chambre, le 27 novembre, le premier rendez-vous consulaire honoré, depuis son arrivée en Meurthe-et-Moselle.
Quelques tracas administratifs
En accueillant la représentante de l’Etat, Laurent Rouyer, a abordé d’entrée les « quelques tracas administratifs » rencontrés par ses ressortissants. Des agriculteurs seulement partiellement payés de leurs indemnités PAC, cet automne. Des mesures agroenvironnementales « système », gérées par la Région qui ont du mal à aboutir et qui mettent en porte-à-faux les conseillers en charge d’accompagner les exploitants.
Le président de la Chambre était confiant en début d’année sur le déroulement de la campagne. Las, les mois de juin-juillet très secs, en ont décidé autrement. « Au fil de la sécheresse, les restrictions des usages de l’eau sont intervenues. Nous avons à nous saisir de la gestion de l’eau qui devient un vrai sujet global ». Même implication sur la gestion des feux de récolte, dans le cadre de la collaboration avec le Sdis, « quelques modalités techniques sont encore à peaufiner », confie Laurent Rouyer.
Dans la perspective des prochaines élections consulaires, programmées en janvier 2025, une modification du code électoral fait bondir la profession. La restriction de l’accès au vote aux seuls Anciens exploitants, en retraite depuis 12 ans au plus, apparaît comme une injustice. Inacceptable pour Laurent Rouyer qui y voit « un risque d’affaiblissement du réseau, un vrai sujet démocratique, sans argument et aucune économie à la clé… ». Françoise Souliman semble acquiescer.
Aides Pac et fonds bio
Le préfet a pris la dimension de l’agriculture départementale, caractérisée par la polyculture-élevage, si éloignée du paysage de la Beauce qu’elle a précédemment côtoyé. La patronne des forces de l’ordre félicite les organisateurs pour la tenue de la manifestation nancéienne, sans aucun accroc. Plus fondamentalement, elle se dit attentive à la situation économique de la filière.
Concernant les paiements Pac, elle s’engage sur le solde des versements sur trois dates : les 7, 13 et 20 décembre. Elle argumente ensuite sur les deux volets successifs du fonds spécifique venant aux agriculteurs bio en difficultés. 11 exploitants du département ont été concernés par la première vague, 22 accéderont à la seconde. Françoise Souliman poursuit en passant en revue les principaux chantiers auxquels ses services sont amenés à collaborer : France 2030, développement rural et transition agroécologique, plan alimentaire territorial, énergies renouvelables, plan eau…
Laurent Rouyer rebondit sur la cohérence à maintenir à tout prix dans les territoires entre la souveraineté alimentaire et le développement de la méthanisation ou de l’agrivoltaïsme. « Parfois ceci peut s’avérer conflictuel. Il faut apaiser les tensions ».