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CERFRANCE-ADHEO : pas d’avenir sans numérique

Jean-Philippe Bastien, trésorier, Jean-René Lenne, directeur général, Fabrice Piquet, président de Cerfrance Adheo. Photo : JL.Masson
Jean-Philippe Bastien, trésorier, Jean-René Lenne, directeur général, Fabrice Piquet, président de Cerfrance Adheo. Photo : JL.Masson

Les évolutions du métier de comptable vont être rendues inéluctables par l’obligation de la facturation électronique. Le sujet était à la une de l’AG de Cerfrance-Adhéo. Laquelle s’est lancée dans un chantier immobilier conséquent sur le pôle agricole de Laxou.

La montée en puissance du « numérique » a poussé Cerfrance-Adhéo à placer son assemblée générale entièrement sous cet angle. Au point de prolonger la matinée statutaire par une conférence sur l’intelligence artificielle et de proposer cinq ateliers ciblés, l’après-midi. La journée s’est déroulée le 23 mai, au Domaine de l’Asnée, à Villers-lès-Nancy. « Nous avons voulu mettre en avant nos priorités d’allier compétences, proximité et technologies », a précisé d’entrée le président Fabrice Piquet.

Un bâtiment neuf, rue de la Vologne

L’activité d’expertise comptable, avec près de 5.000 clôtures réalisées, se situe à un niveau « similaire » à 2022, a souligné le directeur général. En dépit du contexte de ressources humaines caractérisé par des difficultés de recrutement. Jean-René Lenne indique que l’usage progressif de technologies de reconnaissances de factures et d’intégration automatique des données « porte ses fruits ». Le lancement de l’examen de conformité fiscale (ECF), adopté par 1.700 adhérents, conduit à « une sécurité fiscale renforcée ».

Les équipes « conseil » ont généré en 2023 un chiffre d’affaires en hausse de 9 %. Le volume de prévisionnels établis par le service économique a « presque doublé ». Quatre collaborateurs ont été formés au document unique d’évaluation des risques professionnels (DUERP). L’équipe patrimoniale a connu une « nouvelle dynamique » et vise encore à se développer. Pour sa part, l’activité paie demeure stable, avec 1.341 « dossiers » suivis. L’ouverture du coffre-fort électronique sécurisé répond aux impératifs réglementaires.

Le grand « chantier » ouvert par Cerfrance-Adhéo est celui de l’immobilier. Le rapatriement de l’agence de Vandoeuvre sur le site de Laxou n’a été que le prélude à un projet « de plus grande envergure ». Un bâtiment neuf a, en effet, été acquis dans le prolongement du pôle agricole, rue de la Vologne à Laxou. L’emménagement s’accomplira à partir de la fin 2024 et s’échelonnera jusqu’à fin mars 2025. « Cette future agence, aux performances énergétiques élevées, offrira aux clients de nombreuses salles équipées, un accueil confortable et possiblement des services annexes, argumente Jean-René Lenne. Pour nos collaborateurs, ce sera l’opportunité de réunir enfin nos quatre sites nancéiens en un seul, en offrant des bureaux et espaces communs modernes et agréables à vivre ». Fabrice Piquet veut voir aussi dans cet investissement « une ouverture sur le Grand Nancy et la confirmation de nos ambitions de développement sur le marché des TPE-PME. C’est également ouvrir la porte à des activités complémentaires aux nôtres ».

Un conseil à réinventer

Si la généralisation de la facturation électronique a été sensiblement reportée dans le temps, elle n’en reste pas moins une préoccupation majeure pour Adheo. « Nous avons fait le choix d’investir dans une plateforme dématérialisation partenaire (PDP) » illustre Jean-René Lenne. Cette plateforme Effinum sera proposée prochainement. L’évolution rendue incontournable par l’administration fiscale n’est pas sans incidences sur le fonctionnement des cabinets comptables. « Une révolution, pour le directeur général, c’est un métier entier qu’il nous faut réinventer et faire évoluer dès à présent ».

La réflexion débouche sur le projet « Comptable 2027 ». Trois groupes de travail ont planché sur l’accompagnement et la communication auprès des collaborateurs et des adhérents ; et peut-être surtout sur les nouvelles formes de cet accompagnement. Le conseil économique de demain est à réinventer, sur la base de l’analyse des besoins exprimés. Ce défi correspond à une « formidable opportunité » promet Jean-René Lenne. Le challenge n’est pas moindre. Car comme l’illustrait  Fabrice Piquet, 46 % des 750 réponses au questionnaire adressé aux adhérents indiquaient user encore d’un facturier papier. Et 24 % utilisaient Excel ou Word, deux logiciels incompatibles avec la facture électronique. « Il est donc urgent de nous y mettre collectivement » jaugeait le président.