Le sous-préfet de Toul, Laurent Naves, fraîchement installé sur l’arrondissement, entend rencontrer les acteurs du territoire.
Le 20 octobre, il a accompli sa première « sortie » en direction du monde agricole, en petit comité. Il a visité une structure qu’il considère comme « une exploitation type de la région, en polyculture-élevage », le GAEC du Viaduc à Essey-et-Maizerais, dont un des associés n’est autre que le président de la Chambre départementale d’agriculture, Laurent Rouyer.
Sur 400 ha de SAU, lui, ses deux associés et leurs deux salariés produisent 800.000 l de lait, sur la base d’un troupeau d’une centaine de vaches Prim’Holstein et croisées Montbéliardes. Ils cultivent les 250 ha de SCOP selon un assolement lorrain classique, élargi au tournesol cette année. La centaine de vaches allaitantes Limousines sont élevées en système naisseur-engraisseur, pour la valorisation des femelles. La ferme compte aussi quelques spécimen Redyblack, la nouvelle race composite, dont Laurent Rouyer est un promoteur. Le sous-préfet se montre très intéressé par cette race qu’il découvre et dans laquelle une quarantaine d’éleveurs, pour l’essentiel du Grand Est, fondent beaucoup d’espoirs.
"Placer l'avion sur la piste pour qu'il décolle"
Entre deux explications techniques sur le fonctionnement de son outil de production, si l’agriculteur affiche la satisfaction d’avoir pu reconstituer des stocks de fourrages cette saison, il n’a pas manqué de rappeler la conjoncture météorologique des précédentes campagnes qui avait mis à mal les éleveurs. Une situation qu’il craint voir réapparaître dans le futur, compte tenu du dérèglement climatique.
Le président de la Chambre consulaire en profite pour sensibiliser le représentant de l’Etat sur l’absence de résultats significatifs de la loi EGALIM pour le revenu des paysans. Il milite pour que l’approvisionnement de proximité devienne la règle, en se tournant vers les collectivités locales, souvent enclines à acheter au moins-disant. Laurent Rouyer cite principalement le secteur du maraîchage qu’il faudrait réorganiser, et celui de la viande bovine, dont l’offre existe sur le territoire, mais qui peine encore à s’imposer dans la restauration collective régionale.
Attentif, Laurent Naves questionne, jurant qu’il faisait lui-même son marché auprès des producteurs locaux. Il confie en aparté qu’il n’est pas le décideur ultime sur ces questions , mais il ambitionne « d’impulser, coordonner, activer, afin de placer l’avion sur la piste pour qu’il décolle ». Une promesse bien enregistrée par les quelques agriculteurs du cru qui entouraient les associés du GAEC du Viaduc.