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Assemblée générale FDSEA 54 : L'agriculture de demain, une agriculture de défis

Les invités de la table ronde ont échangé longuement sur les défis auxquels sera confrontée l'agriculture demain. Photo : JL.Masson
Les invités de la table ronde ont échangé longuement sur les défis auxquels sera confrontée l'agriculture demain. Photo : JL.Masson

En clôture de l’assemblée générale de la FDSEA, qui s'est tenue vendredi 25 mars, Samuel Vandaele (JA national), Franck Sander (FDSEA 67), Sylvain Hinschberger (Coop de France Grand Est) et Philippe Mangin (Conseil Régional) ont débattu sur les défis qui attendent l’agriculture demain.

Premier d’entre eux : le renouvellement des générations. Si l’installation est un dossier travaillé de longue date par les JA, « il y a un sujet que nous devons approfondir, c’est celui de la transmission », reconnaît Samuel Vandaele, président national de Jeunes Agriculteurs. Si céder son patrimoine à ses enfants est source de fierté, Samuel Vandaele relève « encore des réticences à la transmission hors cadre familial. Un départ en retraite s’anticipe, il existe des dispositifs comme le parrainage. Il faut être fier de transmettre et transmettre dans de bonne conditions ». Un sujet qui doit « se travailler avec les « aînés » de la FNSEA et des FDSEA », estime Franck Sander, président de la FDSEA 67 et de la Confédération générale des planteurs de betteraves.

La collectivité publique a aussi un rôle à jouer, « en travaillant sur la fiscalité de la transmission », et sur « des solutions de portage foncier transitoire », appuie Philippe Mangin, vice-président du Conseil Régional et président d’EMC2 et d’InVivo.

Le renouvellement des générations passera aussi par la communication. « Nous devons renvoyer une image positive, mettre en avant ce qui va bien, pour donner envie aux jeunes de s’installer », insiste Franck Sander. Et par le collectif. Pour Sylvain Hinschberger, président de Coop de France Grand Est, « il faut réexpliquer les intérêts du modèle coopératif aux jeunes générations».

Structurer l’offre en produits locaux

Deuxième défi à venir, celui de la création de valeur et de revenu. « Le rôle premier de l’agriculture est de nourrir la population : produire du haut et du milieu de gamme, avec une rémunération à la clé, tout en répondant aux enjeux environnementaux et sociétaux », rappelle Samuel Vandaele.

Les intervenants s’accordent sur la nécessité de répondre aux attentes des consommateurs. Si les circuits courts ont connu un regain d’intérêt pendant le 1er confinement, la demande est, depuis, revenue à niveau normal. « La commande publique peut aider à redonner de la valeur à la profession », appuie Philippe Mangin. La Région a la volonté de proposer deux tiers de produits locaux dans la restauration collective d’ici cinq ans. « Nous nous donnons les moyens d’y parvenir, mais ce n’est pas simple. Il faut aussi que l’offre en produits locaux se structure ».

Une génération responsable

« Egalim n’est pas la solution unique à nos problèmes. La gestion des risques doit être une priorité, estime Franck Sander. Il faut se poser la question de comment, collectivement ou individuellement, aller chercher de la valeur ». ¨Pour le président de la FDSEA 67, une solution réside dans la diversification, « notamment énergétique ». Demain, « l’agriculture ne sera pas seulement pourvoyeuse d’alimentation. L’agriculture et la forêt seront des fournisseurs de la bioéconomie. La biomasse est une ressource extraordinaire », insiste Philippe Mangin.

Produire plus demain ne se fera pas au détriment des enjeux environnementaux, assurent les intervenants. « La génération de demain est une génération responsable », appuie Samuel Vandaele « L’agriculture est une source de solution, assure Franck Sander. Pour accélérer la transition, il faut mettre les moyens dans la recherche et le développement ».