Le lait à nouveau porté à ébullition, au cœur de l’été. En cause, l’insuffisante rémunération des producteurs dans un contexte inflationniste. La FDSEA et JA 54 ont rendu visite à deux supermarchés de Lunéville, le 29 août, pour sticker symboliquement des briques de lait n’affichant pas une juste rémunération. En appui à un mot d’ordre national.
Depuis le début de l’année, le prix du lait payé aux producteurs français décroche. Comparée aux autres pays européens, leur rémunération est l’une des plus faibles, se situant même derrière des pays comme la Pologne au niveau de SMIC bien inférieur à celui de la France. Dans le même temps, le prix payé par le consommateur dans l’Hexagone stagne, voire connait une déflation en euros constants. Alors que le prix moyen du lait UHT payé par le consommateur en Allemagne ressort à 0,99 €/litre et à 1,05 €/litre en Belgique, il n’est que de 0,78 € en France !
Respect du plan de filière et d’EGALIM
Force est de constater que le respect de la loi EGALIM n’est toujours pas une réalité. Selon la Fédération Nationale des Producteurs de Lait, pour obtenir une rémunération des producteurs de lait français aussi dynamique que celle des producteurs européens, le prix moyen du lait de consommation devrait se situer à un niveau au moins supérieur de 21 cts à celui payé aujourd’hui par les consommateurs français. C’est ainsi qu’un mot d’ordre d’action syndicale a été lancé dans le courant de l’été pour dénoncer cette situation et pour amener les acteurs de la filière à assumer leurs responsabilités et leurs engagements dans le cadre du plan de filière et de la loi EGALIM.
La FDSEA et Jeunes Agriculteurs de Meurthe-et-Moselle se sont donc rendus dans deux supermarchés du sud du département, lundi 29 août, pour sticker les briques de lait. Leur slogan est explicite : « sans une juste rémunération des éleveurs, je vais disparaître de vos rayons #tolérancezéro ».
Une quinzaine de producteurs se sont retrouvés sur le parking du supermarché Leclerc de Lunéville pour une première explication de texte devant les journalistes. Conduits par Guillaume Boulanger, président de la section laitière de la FDSEA et Maxime Maire, responsable du groupe lait des JA, les manifestants ont répondu aux questions de la presse, avant d’échanger avec le directeur du magasin. « Ce type d’opération est menée dans toute la France et aucune enseigne en particulier n’est visée », tient à rassurer Daniel Perrin, le secrétaire général de la FNPL. « Nous voulons seulement vivre dignement de notre métier. La production de lait baisse dans tous les pays et si nous voulons maintenir de la disponibilité, nous devons faire respecter la loi EGALIM».
Après une opération d’étiquetage dans le rayon, c’est le magasin Cora de Moncel-lès-Lunéville qui a reçu la visite des producteurs.