De Marthille à Morhange, cinq générations de passion et de progrès ont façonné l’une des plus belles histoires agricoles de Moselle. Les 150 ans de la maison Ackermann ont réuni, le 17 octobre dernier au Centre des Congrès de Metz, clients, partenaires, fournisseurs et amis autour d’une soirée mêlant émotion, magie et violon.
Tout commence le 21 décembre 1875, à Marthille. Joseph Ackermann, constructeur de batteuses, façonne son premier atelier mécanique. Depuis, l’entreprise n’a jamais cessé de grandir, au rythme des révolutions techniques et agricoles.
Aujourd’hui, le Groupe Ackermann, dirigé par Gilles, Philippe et Jérôme Ackermann, compte presque deux cents collaborateurs, onze sites en Grand Est, et un chiffre d’affaires dépassant les 50 millions d’euros. Leur secret ? «Tous nos développements se font sur la base du service. C’est l’Adn de notre groupe ! La notion de service c’est ce qui anime nos collaborateurs», sourit Gilles Ackermann, le regard pétillant.
Leur 150e anniversaire a réuni la grande famille agricole régionale. Autour des frères Ackermann, leurs collaborateurs, clients fidèles, fournisseurs et élus ont célébré cette aventure humaine hors du commun. «Nous voulions remercier tous ceux qui ont contribué à cette belle réussite», a rappelé Philippe Ackermann en ouverture de soirée. Après une présentation historique orchestrée par le journaliste Thierry Watelet (Rtl), la fête s’est prolongée par un dîner de gala ponctué d’un spectacle de magie et d’un concert de violon. Ambiance garantie : entre champagne et anecdotes de terrain, les souvenirs fusaient comme un moteur bien huilé.
Des générations qui se passent le relais
Joseph et Célestine, les fondateurs pionniers (1875–1920) : Sous la neige de 1875, Joseph Ackermann installe son atelier à Marthille. Visionnaire, il crée des machines pour les agriculteurs d’alors, tout en affrontant les tourments de la guerre. «Ackermann signifie littéralement homme des champs», rappelle avec malice Thierry Watelet. Une destinée gravée dans le nom.
Laurent, le mécanicien stratège (1920–1960) : Son fils Laurent tourne la page de la fabrication pour s’orienter vers la distribution de tracteurs. En 1952, il devient concessionnaire McCormick, puis Ford. Il pressent la montée en puissance de la mécanisation et propulse Ackermann dans l’ère du machinisme moderne.
Pierre, le bâtisseur de Morhange (1960–2000) : Arrivé dans les ateliers dès 1967, Pierre Ackermann modernise l’entreprise, rejoint Promodis, et construit le site de Morhange en 1999. «J’ai toujours pensé qu’un client ne devait jamais repartir avec une machine qui ne marche pas», confiait-il avec humilité.
Les trois frères, un trio complémentaire (depuis 2000) : Les trois fils : Gilles, Philippe et Jérôme forment un trio soudé, mélange de rigueur, d’organisation et de bonne humeur. Les frères ont conduit une croissance impressionnante : rachat de sociétés en Moselle et en Alsace, diversification, investissements dans les équipements de viticulture, etc. Aujourd’hui, le groupe rayonne bien au-delà de ses frontières historiques.
"Ackermann Airlines", destination avenir : Sous les applaudissements, Yann Ackermann a conclu l’histoire des générations avec un ton aussi tendre qu’irrévérencieux : «Chez nous, les vacances durent deux semaines… et les destinations paradisiaques s’appellent Pontoy, Boulay ou Hoffen ! Mais tant que l’esprit de famille vole, Ackermann Airlines ne manque jamais de carburant». Travaillant au côté du trio actuel, il se prépare, pas à pas, à reprendre l’entreprise familiale.
Un groupe solide enraciné dans sa région
«Nous avons toujours investi pour rester proches de nos clients, géographiquement et humainement», rappelle Philippe Ackermann. Entre tracteurs New Holland, robots de traite, matériels viticoles et services connectés, le groupe couvre désormais l’ensemble des besoins agricoles du Grand Est.
Malgré sa taille, l’entreprise conserve un esprit familial inaltéré : «Nous ne parlons pas d’argent, nous parlons de passion et de transmission», souligne leur conseiller Camille Viot. La soirée des 150 ans l’a d’ailleurs prouvé : dans la salle, collaborateurs et clients anciens se tutoient encore. «Ackermann, c’est la maison où la porte reste ouverte, même le 14 juillet», a témoigné Denis Erhardt, agriculteur fidèle depuis plusieurs générations.
Chez Ackermann, les machines brillent, mais ce sont les femmes et les hommes qui font tourner les moteurs. Cette proximité, cultivée depuis 150 ans, tisse un lien solide entre la concession et ses partenaires : agriculteurs, fournisseurs, collaborateurs ou clients. «L’esprit de famille, c’est notre meilleure pièce détachée : elle ne tombe jamais en panne», glisse avec humour Gilles Ackermann. Cette chaleur humaine, unanimement saluée, donne au groupe la force tranquille d’une entreprise à taille humaine, où la confiance se cultive comme un champ bien labouré. Plus qu’une aventure industrielle, Ackermann incarne une histoire d’hommes, de solidarité et de fidélité, une histoire profondément humaine.
L’intelligence artificielle s’invite dans les champs
La dernière partie de la soirée a plongé le public dans le futur. Sous la houlette de l’expert Quentin Guillemin, Ackermann a dévoilé ses travaux sur l’intégration de l’Ia dans les processus agricoles : maintenance prédictive, reconnaissance de plantes, notices interactives et assistance vocale aux conducteurs. «Une notice papier, c’est 600 pages… L’Ia, elle, trouve la réponse en une seconde !», a lancé Philippe Ackermann, sourire en coin.
La démonstration a clos en beauté une soirée où passé et avenir se sont serrés la main. Après 150 ans de progrès, de service et de passion, le moteur Ackermann tourne toujours rond. Et visiblement, la cinquième génération a déjà passé le permis.



