Une vaste concertation du public s’enclenche, dans la perspective de la révision du schéma de cohérence territoriale du sud meurthe-et-mosellan. Une plateforme est déjà ouverte en ligne. Des entretiens ciblés sont en préparation et des réunions publiques seront organisées lorsque les contraintes sanitaires le permettront.
Il y a onze ans, trois acteurs politiques départementaux, Michel Dinet, André Rossinot et Claude Huriet, s’asseyaient autour de la table, pour jeter les bases de ce qui allait devenir le schéma de cohérence territoriale (Scot) du sud de la Meurthe-et-Moselle. Une « intuition de départ » pour réfléchir conjointement sur les zones urbaine, péri-urbaine et rurale sur la mobilité des habitants et les interactions des équipements économiques, commerciaux et culturels.
434 communes
A l’époque vingt intercommunalités s’engagent (par la voie des fusions, elles ne sont plus que treize aujourd’hui) et approuvent un premier Scot en 2013. Un document de planification qui impose « des orientations et règles communes pour un développement équilibré et un urbanisme qualitatif et plus économe en foncier ». L’ensemble constitue un « espace de vie de 563.000 habitants sur 434 communes, très intégré en termes d’emplois, de services et de déplacements quotidiens », décrit Denis Vallance.
L’adjoint au maire d’Allamps, vice-président de la communauté de communes du pays de Colombey et du sud-Toulois, a succédé à l’automne dernier à Jean-François Husson, à la présidence du syndicat mixte de la Multipole Nancy Sud Lorraine. Cette structure élargie de mise en œuvre du Scot, depuis 2017, intervient dans quatre grands domaines de compétences : l’aménagement et l’urbanisme, la mobilité, l’économie et la transition écologique. L’heure est à l’élaboration du projet de révision du Scot qui devrait être soumis à approbation début 2023.
Ecrire l’avenir, crayon en main
Trois enjeux principaux vont être largement soumis à la concertation : le développement et la répartition des richesses de manière équilibrée ; les défis des transactions écologique, énergétique et climatique ; et la volonté de favoriser la qualité de vie et le bien-être. « Mobiliser les habitants sur ces sujets, c’est compliqué, confesse Denis Vallance. Les élus ont mesuré l’intérêt. Prendre nous-mêmes le crayon en main, pour écrire l’avenir, en conciliant intelligemment la volonté de se développer, en respectant plus la planète, l’environnement, le bien-être et la capacité des gens d’agir ».
Une plateforme de contribution en ligne « Cartodébat » est ouverte, depuis le début de l’année, sur le lien : cartodebat.fr/scotsud54/. Tout un chacun y a voix au chapitre et peut argumenter pour défendre ses avis. La concertation intègre bien évidemment les représentants socio-professionnels, dont la Chambre d’agriculture, vigilante sur les questions de consommation de foncier agricole.
Face à l’urgence des décisions à prendre, le choix de ce type de consultation longue peut paraître ambitieux. « Une ambition raisonnée », pour Denis Vallance qui argumente sur « l’importance du régulateur, voulu le plus démocratique possible. Nous ne disons pas que nous mettrons tout le monde d’accord, mais nous écouterons 100 % des gens et ensuite nous déciderons ».