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Dr Spieser, vétérinaire dans le Pays-Haut : "Vacciner pour protéger élevages et revenu"

Selon le Dr Spieser, la vaccination contre les sérotypes 4  et 8 de la Fco et contre la Mhe est  à envisager sérieusement cet hiver. Photo : H.Flamant
Selon le Dr Spieser, la vaccination contre les sérotypes 4 et 8 de la Fco et contre la Mhe est à envisager sérieusement cet hiver. Photo : H.Flamant

Installé dans le Pays-Haut du département, à Longuyon, le Docteur Spieser et ses associés sont en première ligne Fco 3. Plusieurs élevages de la clientèle sont atteints, cela a débuté à la mi-août.

«Nous observons une symptomatologie très variable d’un élevage à l’autre : du bovin asymptomatique, parfois juste de la fièvre et baisse de production laitière, parfois avortement, et dans les cas les plus flagrants : abattement, salivation, rougeurs et croutes sur le mufle, larmoiements et enfin dans certains cas la mort du bovin. Nous notons, également, une différence nette entre les vaches allaitantes et les laitières, les allaitantes semblent moins touchées cliniquement, mais les élevages subissent des naissances prématurées et des veaux avec des malformations cérébrales ou des atteintes oculaires» analyse le Docteur Spieser.

Les éleveurs de la clientèle adhèrent à la campagne de vaccination mise en place par l’État et les retours terrain sont bons, avec peu d'effets secondaires observés. «Nous avons eu pour certains une réticence à vacciner par peur de faire avorter, mais il faut mettre de côté cette fausse croyance. En effet, le vaccin étant un virus inactivé, ce n’est pas du virus vivant qui est injecté, nous ne rendons donc pas l'animal malade».

Ne pas attendre

Avec maintenant plusieurs semaines de recul, un effet immunisation des troupeaux semble déjà se faire sentir, notamment chez les éleveurs ovins, «qui notent un moins grand nombre de morts et de cas cliniques. Chez les bovins, l'immunité est plus lente à se mettre en place du fait des deux injections à réaliser, nous ne ressentons donc pas encore pleinement les effets de la vaccination».

Il faut compter 14 jours, environ, pour voir un début d'immunité protectrice. Étant en zone atteinte, certains se disent également que la vaccination est trop tardive, et s’il est vrai que l’idéal est de vacciner en zone saine, le vétérinaire rappelle que «l'expérience belge et hollandaise a démontré l'intérêt de vacciner même en zone contaminée. Le but étant de "prendre de l'avance sur le virus". Même si le protocole de vaccination n'est pas encore complet, si le système immunitaire de l’animal peut gagner quelques jours d'avance pour "apprendre à combattre le virus" c'est toujours à prendre».

Son message de conclusion est simple : vacciner ! «Vaccinez pour protéger vos élevages et vos revenus». Il souligne d’ailleurs que la vaccination contre les sérotypes 4 et 8 de la Fco et contre la Mhe est à envisager sérieusement cet hiver. En effet, ces maladies remontent vers notre région, et «même si ces vaccins sont payants, si on fait la balance entre le coût de ces vaccinations par rapport aux bénéfices attendus, ce n’est pas comparable avec les risques de pertes d’animaux et de production, le coût des soins aux animaux malades, le stress de l’éleveur qui subit la maladie…». Il ne faut donc pas attendre pour se protéger