L’idée d’une « mesure de transition » mûrit. Une sorte de « réinstallation », avec un nouvel objectif de diversification pour l’agriculteur, en s’engageant à travailler « autrement ». L’aide serait, pour moitié versée au départ, et pour le reste, obtenue uniquement si l’objectif est atteint.
Une nouvelle fois, la session de la Chambre régionale (CRA GE) s’est tenue en visioconférence le 15 mars. Maximin Charpentier, président de la CRA GE, exprime son désappointement face à la mise en application de la loi Egalim « qui n’a pas beaucoup changé le rapport de force avec la grande distribution. Le prix et le revenu restent notre préoccupation pour les producteurs de lait et de viande ».
« Belle avancée » du Pcae
Il se réjouit, en revanche, du lancement du nouvel appel à projets, dans le cadre du Plan de compétitivité et d’adaptation des exploitations agricoles (Pcae), qu’il qualifie de « belle avancée » avec des taux de financement régionaux qui ont pour ainsi dire doublé, par rapport à la période précédente. La vice-présidente du Conseil régional, Pascale Gaillot, confirme « c’est le moment d’investir, avec cette phase de relance et la période de transition de deux ans avant la nouvelle Pac ». Même satisfecit concernant l’équipement des agriculteurs en stations météo, expérimenté en Alsace, et qui doit se généraliser sur l’ensemble du Grand Est en 2021.
Maximin Charpentier alerte sur le désengagement de l’Etat sur le plan Ecophyto et la remise en cause du bulletin de santé du végétal qui en résulte. Plusieurs scénarios sont à l’étude pour tenter de maintenir cet outil de conseil stratégique phytosanitaire.
Le président de la Frsea, Hervé Lapie, insiste sur le gros investissement consenti par les agriculteurs, pour passer le cap du confinement au printemps dernier. Le syndicalisme va faire des propositions pour améliorer l’application des Egalim qui contiennent des indicateurs de prix de revient. Pour lui, « le sujet majeur est celui des coûts de production ». Hervé Lapie rappelle aussi l’engagement de son syndicat sur l’application de la Directive Nitrates, pour laquelle il réclame « une étude d’impact » concernant la révision des zones vulnérables.
Réinstallation « autrement »
Une idée est en train de mûrir dans les arcanes professionnels, celle d’une « mesure de transition » qui pourrait être financée par la Pac. L’esprit serait celui d’une sorte de « réinstallation » assujettie à un parcours du même nom. Avec un nouvel objectif, par exemple de diversification, de baisser l’empreinte carbone et l’usage de la chimie, en s’engageant à travailler « autrement ». L’agriculteur positionne lui-même son projet en le chiffrant. L’aide serait étalée sur trois ans, pour moitié versée au départ, et pour le reste, obtenue uniquement si l’objectif d’adaptation est atteint. Joël Hospital, le président de la Fdsea de l’Aube, attend beaucoup d’un tel dispositif « d’aide à la remise en cause de son système ».