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Baccarat en fête à l'occasion du Comice de Lunéville

« Rien de plus important que les copains, les compagnons ; c’est pourquoi on se rassemble, que l’on fait des Comices », rappelle Jean-Charles Glez, le curé de Baccarat, en célébrant la messe du Comice. Photo : S.Roussel.
« Rien de plus important que les copains, les compagnons ; c’est pourquoi on se rassemble, que l’on fait des Comices », rappelle Jean-Charles Glez, le curé de Baccarat, en célébrant la messe du Comice. Photo : S.Roussel.

Fête artisanale, brocante et comice agricole réunis en une même manifestation place du marché ce dimanche 28 avril à Baccarat.

« Informer, échanger des expériences, faire des rencontres et partager tout simplement sont nos objectifs », explique Didier Bourdon, le président du Comice de Lunéville, en préambule à la messe dominicale. Le point commun entre l’Eglise et le Comice est de rassembler les hommes, dans des buts différents mais complémentaires. Aussi, les membres du Comice, les portes drapeaux des associations d’Anciens Combattants, les sonneurs du Débuché de Nancy ont participé au déroulement de l’office.

Le savoir-faire à l’honneur

A l’issue de la célébration s’est tenue une commémoration de la libération des camps au monument aux morts, sur le parvis de l’église. Didier Bourdon, accompagné d’Etienne Drouville, président du Comice de Nancy et de Rose-Marie Falque ont déposé une gerbe au nom du Comice.

S’en est suivie l’inauguration officielle. 20 artisans et 32 brocanteurs étaient attendus par le comité des fêtes de Baccarat en plus des stands du Comice agricole. Mais une partie d’entre eux ont quitté les lieux en fin de matinée, le temps n’étant pas de la partie. Les discours ont d’ailleurs été délocalisés à l’intérieur de la salle des fêtes.

Le monde agricole met le savoir-faire français à l’honneur se félicite la représentante de la commune de Baccarat, Yvette Coudray, première adjointe. « Nos territoires ruraux sont des lieux authentiques et de caractère. Il nous appartient de poursuivre ensemble la dynamique de promotion de territoire, en veillant à ce que soit assurées les conditions fondamentales que sont l’accueil, les services rendus à la population, la préservation du cadre de vie, la valorisation du patrimoine et les activités notamment agricoles. Ainsi, nous saurons conjuguer modernité et ruralité ».

Mieux vivre du métier

S’exprimant au nom des organisations agricoles, le président de la FDSEA, Jérémy Jenneson, a accompli un retour en arrière de quelques mois. Les manifestations de janvier ont exprimé le ras le bol des agriculteurs, et le sentiment d’une perte de sens du métier. Comme il le rappelle souvent, les agriculteurs ne sont pas contre l’environnement, mais veulent seulement mieux vivre de leur métier. Ils recherchent un nouveau sens. « Nous attendons du président de la République qu’il nous dise quelles sont les attentes de la Société pour l’agriculture française de demain. Ce discours promis de longue date ne vient pas et nous devons faire avec. Aussi, le travail se poursuit syndicalement. De nombreuses mesures sont en route, mais restent très techniques sans donner de cap.

Le cap, nous pouvons le trouver ensemble et montrer que l’agriculture peut être motrice, entreprenante et performante sur notre territoire. Organiser un comice dans une commune non agricole est un bon exemple ».

Faisant un focus sur les prochaines élections européennes, Jérémy Jenneson a rappelé le début de la construction européenne : « L’Europe s’est construite sur le charbon et l’agriculture. Il n’y a plus de charbon, reste l’agriculture. Les manifestations de ces derniers mois ont été telles que l’Europe a évolué, plus vite que notre gouvernement parfois. Nous avons la capacité de faire bouger les lignes explique le président de la Fdsea. C’est pourquoi, il faut envoyer à l’Europe des gens compétents pour nous défendre et qui vont travailler pour notre agriculture. Vos bulletins de vote seront décisifs ».

Pour que les jeunes s’installent

Michel Marchal, conseiller départemental du secteur a donné quelques chiffres : le canton de Baccarat représente la moitié des communes de l’arrondissement. Au sein de l’assemblée départementale, il ne reste plus qu’un agriculteur, retraité, contre quatre il y a 20 ans. Même si la compétence économique n’est plus de son ressort, il mène quelques actions en faveur de l’agriculture : l’aménagement foncier avec trois communes du secteur en remembrement et le soutien aux OPA.

Pour le député Thibaut Bazin, le contexte agricole de l’année 2024 a ressemblé à celui de la météo, capricieuse et pluvieuse avec l’espoir que ça aille mieux. « Il faut travailler pour que des jeunes s’installent et croient à l’agriculture. Baccarat s’exporte dans le monde entier grâce aux Cristalleries qui emploient 700 personnes. L’agriculture en compte autant. Si l’agriculture va bien, le territoire ira bien aussi ».

 

Claude Boyer et Marcel Marchand ont présenté au public les étapes de la transformation du blé. Photo : S.Roussel.
Claude Boyer et Marcel Marchand ont présenté au public les étapes de la transformation du blé. Photo : S.Roussel.