Dans le cadre du projet Coprame, neuf réunions sont organisées du 12 octobre au 14 novembre prochains. Au programme : visite d’exploitations utilisatrices de coproduits, discussion autour de leur conservation et valorisation dans les rations des bovins, visite de fermes...
Les coproduits sont fabriqués par les industries agroalimentaires (Iaa) lors de la production de denrées alimentaires. Le Grand Est recense 10,6 % des Iaa industries agroalimentaires françaises en 2022. D’après les enquêtes menées auprès d’industriels dans le cadre du projet Coprame, au moins 2,4 millions de tonnes brutes de coproduits seraient produites par an, soit 1,9 Mt de matière sèche (Ms).
Une trentaine de coproduits ont été recensés, pour sept secteurs agroalimentaires. Les principaux restent les coproduits de sucrerie avec les pulpes de betterave (54 % de la quantité brute de coproduits générée annuellement), d’amidonnerie (27 %) et du secteur oléoprotéagineux (9 %). Ces coproduits représentent une réelle opportunité pour les éleveurs, par leurs intérêts nutritionnel, économique, environnemental, voire structurel pour certains éleveurs.
Analyser les aliments
Dans le cadre du projet Coprame, vingt-cinq éleveurs de bovins ont été suivis sur une durée de deux ans. Des mesures de densités, des prises de températures et des analyses de valeurs alimentaires et de conservation au silo ont été effectuées. Les valeurs alimentaires ont été étudiées sur la durée de vie du silo, et comparées aux valeurs théoriques, celles annoncées par les négociants pour les mélanges prêts usages et les mélanges à la ferme, et les valeurs des tables Inrae pour les coproduits uniques.
Ainsi, les coproduits uniques (drêche, pulpe et corn) présentent un taux de Ms généralement plus élevé que celui annoncé dans les tables Inrae (+ 5 points en moyenne), laissant présager des pertes de matières sous forme de jus. A contrario, le taux de Mat est plus faible qu’annoncé pour la drêche de brasserie, le corn gluten feed et les mélanges prêts à l’usage dans une moindre mesure (- 30 g/kg Ms environ). Globalement, les analyses de conservation (acides acétiques, butyriques et ammoniacal) sont correctes, à part pour certains silos qui présentaient des anomalies de stockage : présence d’éboulements, taux de matière sèche trop faible, vitesse d’avancement trop lente ou encore densité trop faible par défaut de tassement…
Ces premiers résultats montrent donc l’importance de faire analyser les coproduits, au même titre que les fourrages ensilés, ainsi que de les conserver au silo avec une grande rigueur. L’ensemble des résultats seront présentés lors de portes ouvertes, qui auront lieu entre le 12 octobre et le 24 novembre.