Alors qu’une partie du département est, depuis déjà quelques jours, en alerte sécheresse, Arnaud Cochet, le préfet de Meurthe-et-Moselle, a réuni la presse, le 28 juin, pour faire un point de situation sur les communes du département présentant un risque de pénurie d’eau.
Le 30 mars, le Gouvernement a lancé son «plan Eau», comportant cinquante-trois mesures pour répondre à trois enjeux majeurs : la sobriété des usages de l’eau, la qualité et la disponibilité de la ressource. À l’échelle du département, le plan d'action opérationnel territorialisé (PAOT 2022-2027) définit les priorités d’actions pour atteindre le bon état des eaux à la fois sur le volet qualitatif et sur le volet quantitatif.
« Jusqu’à il y a peu, la préoccupation était forte concernant la qualité de l’eau. Après plusieurs sécheresses ces dernières années, les efforts sont axés, de manière prononcée, sur la quantité d’eau », a introduit Arnaud Cochet, le préfet de Meurthe-et-Moselle. En présence d’Emmanuel Tirtaine, directeur départemental des territoires, et de Sarah Walter, chargée de mission à l’Agence de l’eau Rhin-Meuse, il a dressé, le 28 juin, la situation des communes « à enjeu quantitatif eau ».
En Meurthe-et-Moselle, trente-sept communes « à risque récurrent de pénuries d’eau » sont plus particulièrement suivies dans le cadre du PAOT, dont trois ont été identifiées comme ayant un réseau « fuyard », avec plus de 50 % de fuites. « L’objectif est de moins de 15% de pertes sur les réseaux d’eau », rappelle Emmanuel Tirtaine. Ces communes ciblées sont majoritairement situées dans les territoires ruraux du département. Le Toulois et le Lunévillois sont particulièrement concernés ainsi que quelques communes autour de Briey.
Sobriété, tous concernés
Plusieurs leviers ont été identifiés pour améliorer la performance des réseaux, notamment la création d’interconnexions entre communes, « Mais ce n’est pas toujours possible quand les communes sont trop éloignées entre elles », reconnaît Emmanuel Tirtaine. Autre levier : la rénovation des réseaux existants.
L’Agence de l’Eau Rhin-Meuse a voté une enveloppe d’aides de 40 millions d’euros à l’automne 2022, pour financer les travaux de rénovations dans les huit départements qui composent du bassin Rhin-Meuse. « Ces 40 millions d’euros viennent en plus des aides habituelles », pointe Sarah Walter. Les communes sont invitées à déposer un dossier avant le 31 décembre 2023. « Les élus peuvent se rapprocher de l’Agence de l’Eau Rhin Meuse pour constituer leur dossier. Nous pouvons leur apporter de la technicité et les orienter vers certaines aides ». Les taux de financement des travaux varient de 20 à 80 %. L’AERM cible les travaux permettant de réduire les fuites, d’améliorer le rendement de l’eau potable et de sécuriser les approvisionnements.
En parallèle, la préfecture insiste sur les « nécessaires » mesures de sobriété, à destination des collectivités mais aussi des particuliers, des industriels et des agriculteurs. « Tout le monde est concerné. Commençons déjà à économiser l’eau qui ne tombera pas dans les prochaines semaines », insiste le préfet.
La DDT de Meurthe-et-Moselle a, par ailleurs, créé un outil pour connaître les niveaux de restrictions des usages de l'eau dans chacune des communes du département. Baptisé EauSec54, il permet, en quelques clics, de consulter en temps réel les restrictions en vigueur sur le territoire.