Après « la soif de consommation » de l’année 2021, l’ambiance est tout autre en 2022. Si les prix continuent de progresser, la filière bovine est aussi sous pression à la production, les coûts s’envolent. Toujours dans l’optique de sécuriser le revenu de ses adhérents, la CAL poursuit sa stratégie de contractualisation.
Après une année 2020 marquée par les confinements, 2021 a sonné le retour de la restauration commerciale et de la consommation. Les cours ont commencé leur progression. L’ambiance est aujourd’hui tout autre. Au second semestre 2022, la filière bovine est sous pression à la production. « L’Ipampa viande bovine (indice des prix d’achat des moyens de production agricole) a augmenté de 20 % sur un an. Mais tant que le marché est haut, il n’y pas péril en la demeure ». Julien Tisserand, responsable du pôle élevage, se veut rassurant. Autre élément marquant de l’année : la décapitalisation. Les abattages sont en recul de 4% en France.
Dynamique à l'engraissement
Quel a été l’impact d’un tel contexte pour le groupe spécialisé viande de la CAL ? Julien Tisserand a dressé le panorama de l’activité, à l’occasion de l’assemblée générale de l’organisation de producteurs (OP) bovins de la CAL, le 9 décembre, à Ville-en-Vermois. Sur l’exercice 2021/2022, 24.293 bovins ont été commercialisé, en progression de 7 % par rapport à la campagne précédente. Mais la dynamique diffère entre les segments. 12.401 bovins finis ont été commercialisés, en recul de -4,33 %, tandis que l’activité « bovins d’engraissement » a progressé de 28,52 %, à 5.647 bovins. « L’engraissement a été particulièrement dynamique ». L’activité appro se monte à 6.247 bovins, en hausse de 17,25 %, en partie « grâce à l’arrivée de nouveaux éleveurs qui nous ont fait confiance ».
Du côté du marché, le prix des vaches laitières a quasiment doublé en un an. « Les ventes de steak haché sont en forte progression, notamment à la suite des confinements. Hors, les steaks hachés sont fabriqués essentiellement à partir de vaches laitières. En 2002, à la création de Cloé, la valorisation des avants était la principale problématique qui se posait à nous. Aujourd’hui la tendance s’est inversée, nous avons plus de mal à valoriser les arrières », analyse Bruno Colin, vice-président de la CAL, en charge du pôle élevage.
4,70 €/kgc minimum pour les JB Mc Do
Côté stratégie filières, la CAL est toujours présente sur le segment des « JB McDo ». La coopérative est un des deux principaux faiseurs au niveau national. « Pour 2023, c’est la nouveauté des contrats JB McDo, nous avons établi un prix minimum garanti qui est de 4,70 €/kgc », annonce Julien Tisserand.
Par ailleurs, 44 % des éleveurs adhérents sont désormais engagés en Label Rouge, 45 % des JB sont sous contrat, 12 % des bovins traditionnels sont bio et 38 % des bovins finis sont engagés en filières ou contrat. La plus-value liée aux contrats et filières s’élève, en 2021/2022, à 295.270 €. « Aujourd’hui, nous pouvons proposer des contrats pour toutes les catégories bovines. Un contrat permet de sécuriser le revenu de l’éleveur et apporte de la sérénité dans la production », se félicite Bruno Colin.
La CAL travaille de nouveaux dossiers : le Label Rouge Salers, suite à une demande de Pomona, les carcasses légères et les croisements spécifiques. La CAL est également impliquée sur le dossier HVE (Haute Valeur Environnementale) : 90 adhérents de la CAL, dont 50 éleveurs, ont réalisé un diagnostic HVE. « Ça ne suffit pas, notre objectif est de toucher 90 éleveurs de plus en 2023. C’est une demande de la RHD est une obligation réglementaire dans cadre d’Egalim 2 », rappelle Bruno Colin. L’objectif de la CAL est de devenir la première filière de mise en marché d’animaux HVE issus de troupeaux laitiers.