Le PEI Arpeege, initié en 2019, touche à sa fin. Ses partenaires ont profité d’Agrimax pour organiser le colloque de clôture, qui a rassemblé plus de 150 personnes. Parmi les thèmes abordés : les partenariats entre céréaliers et éleveurs.
Le 27 octobre s’est tenu, à l’occasion d’Agrimax, le colloque de clôture du partenariat européen pour l’innovation (PEI) Arpeege (Autonomie en ressources protéiques et énergétiques des élevages du Grand-Est). Ce projet regroupe vingt-quatre partenaires de l’amont et de l’aval, des filières végétales comme animales.
Aux prémices de la réflexion, fin 2018, plusieurs constats : l’autonomie fourragère de la région se dégrade en lien avec les années de sécheresse, l’autonomie en concentrés n’est que de 33 % et les éleveurs sont dépendants de la volatilité des marchés sur ces postes. A ceci s’ajoute une demande des consommateurs pour une alimentation non OGM des animaux. Enfin, des enjeux environnementaux et de santé humaine autour de la réduction des produits phytosanitaires ou la préservation de la ressource en eau, invitent à repenser les rotations, à les allonger, et à y intégrer des légumineuses.
Un intérêt relationnel
Alors, Arpeege cherche des solutions à plusieurs échelles, que ce soit celle de l’exploitation, ou plus régionalement. Et comme les problématiques ciblées concernent à la fois les éleveurs et les céréaliers, le projet s’est intéressé aux partenariats qui peuvent se tisser entre les deux.
Ils sont de plusieurs types, allant d’achat/vente de concentrés ou de fourrages, avec des contrats verbaux qui durent dans le temps, à la mise à disposition de surfaces à pâturer, en passant par des échanges de matières ou de prestations. Dans ce dernier cas, si l’échange paille contre fumier est le plus connu, il en existe d’autres : matériel, temps de travail ou encore un accès aux aides contre des fourrages. Les agriculteurs qui utilisent ce type de partenariat identifient plusieurs avantages, selon qu’ils sont céréaliers ou éleveurs : apport de matière organique, diversification des assolements, nettoyage des parcelles, aliments locaux ou encore réduction de la volatilité.
Pour construire un partenariat durable, plusieurs points sont à prendre en compte. « Le plus important est de bien définir son besoin ou son offre, poursuit Laurence Echevarria, déléguée régionale Grand Est pour l’Institut de l’élevage. Qu’est-ce qui est échangé, sous quelle forme, qui fera quoi dans le partenariat, et la durée de celui-ci. Les contrats sont souvent verbaux. Il n’est pas nécessaire de les mettre par écrit, en revanche il est primordial de se mettre d’accord ensemble sur les modalités du partenariat ». Echanger régulièrement peut s’avérer utile pour sécuriser le partenariat dans le temps.
Une fois le partenaire trouvé, ou même parfois avant, il reste à définir la valeur du bien ou du service échangé. « Plusieurs méthodes existent et les résultats peuvent varier du simple au double, indique Joël Martin, conseiller à la Chambre d’agriculture des Ardennes. Il faut choisir la méthode qui conviendra aux deux parties ».