Troisième glanage solidaire de l’année organisé par Solaal Grand Est, aux Jardins de l’Arbre Vert, à Croismare. Les maraîchers ont accueilli des bénéficiaires de l’association « la Boîte à cuisine », pour la récolte des carottes de conservation. Une manière de valoriser les invendus par le don et la pédagogie.
Solaal Grand Est, dont l’objectif est de favoriser le don en nature des producteurs agricoles et des entreprises agroalimentaires en direction des associations d’aide alimentaire, poursuit ses actions de sensibilisation pour faire connaître son action. Le 27 octobre, elle organisait une opération de «glanage» aux Jardins de l’Arbre Vert, à Croismare.
Le consommer local
Ici Lionel et Marie Berthou se sont installés en maraîchage bio en 2014, une conversion professionnelle, le couple et leurs trois enfants résidaient en région parisienne. Lui était paysagiste. A Croismare, c’est Marie la chef d’exploitation sur l’ancienne ferme de ses parents. Lionel, passionné, voudrait faire passer le message sur « le consommer local, le légume de saison, le gain d’énergie par la proximité ». Un kg de carottes produit à Croismare génère 0,3 kg de CO2. Le même kg importé d’Espagne en rejette 22 kg, affirme-t-il, en considérant qu’ « il faudrait deux exploitations comme la nôtre pour nourrir simplement notre village ». Les Jardins de l’Arbre Vert écoulent leur production directement à la ferme, par le drive Emplettes Paysannes, auprès de la restauration, des AMAP et des salariés de la Maison du Département à Lunéville. Tout leur débouché part en proximité.
Les Berthou ont croisé Amandine Pasquier, sur le marché fermier de la fête de l’élevage. Le couple a déjà collaboré avec la Banque alimentaire et l’école de la deuxième chance à Lunéville. La coordonnatrice de Solaal lui a proposé d’accueillir des bénéficiaires de « la Boîte à cuisine » pour un glanage solidaire. Cette association, créée en 2022, une émanation de l‘Ars (Accueil et réinsertion sociale), « est un lieu participatif, ouvert à tous, où l’on apprend à cuisiner collectivement », détaille Nadia Sutter-Hulot, ancienne restauratrice, chef de projet.
« Une carotte bio, ça ne s’épluche pas »
L’initiative de Solaal a permis « une sortie entre amis » pour six bénéficiaires de la Boîte à cuisine, accompagnés par Nadia et Moïse. L’une d’entre eux connaissait très bien le travail de la terre. Une autre ne jardine plus car elle en a perdu la force physique. Geneviève Pupil, la vice-présidente de la Banque Alimentaire et Dominique Beuret, la responsable communication, toutes deux bénévoles, complétaient la délégation.
« Depuis le début de l’année, Solaal Grand Est a permis 200 tonnes de dons organisés, une progression de 30 % par rapport à l’an passé », détaille Amandine Pasquier. La coordinatrice concluait à Croismare son troisième glanage de l’année, après des fraises dans la Marne et des mirabelles en Meurthe-et-Moselle. « Cela permet au producteur de valoriser ses surproductions, donc de limiter le gaspillage, tout en encourageant la consommation de l’ultra frais et du local», synthétise la coordinatrice qui promeut « le réflexe de passer par Solaal, c’est gratuit ».