A l'occasion d'Agrimax, qui s'est déroulé du 26 au 28 octobre, au parc des Expos de Metz, élus et responsables professionnels se sont tous accordés sur un point, «il faut sauver l’élevage».
Il faut croire que les officiels ont pris plaisir à parcourir les allées de cette onzième édition du salon Agrimax. Les organisateurs ont eu la plus grande peine du monde à les regrouper pour le coupé du ruban inaugural, mercredi 26 octobre.
En livrant, chacun leur tour, une analyse de la situation de l’élevage, avec parfois des propositions de solutions, les élus et les responsables professionnels se sont tous accordés sur un point, «il faut sauver l’élevage». Et même si l’ambiance dans les allées du salon était plutôt au plaisir de se retrouver et de mettre en avant une des plus belles vitrines de l’agriculture du Grand Est, la réalité du quotidien s’est imposée dans les discours.
«Au-delà de la passion, il faut rappeler la dimension économique de l’élevage», a averti Hervé Lapie, secrétaire général adjoint de la Fnsea, avant d’inviter à observer «les virages qui sont en train de se prendre». Lui-même éleveur porcin, Hervé Lapie attend «du pragmatisme» dans la recherche de solutions. «Loin de l’idéologie des détracteurs de nos métiers», il positionne le débat en parlant de «compétitivité, avec une dimension sociale, où l’agriculture apporte des solutions aux côtés des collectivités territoriales, en faisant confiance à la science».
Le dire, le faire
S’appuyant sur la réussite «d’un salon en train de prendre de l’épaisseur», Maximin Charpentier, président de la Chambre régionale du Grand Est, a voulu convaincre de la nécessité d’«oser dire que l’élevage a de l’avenir», et de «ne pas céder à la facilité de penser qu’on pourrait vivre sans élevage». Pour le patron de l’organisme consulaire, le système de polyculture-élevage représente «les racines de notre région», et il entend bien faire que cela le reste, en «allant voir un par un les éleveurs pour identifier les angles de compétitivité qui leur permettront d’être là encore demain».
Rejoint par l’ensemble des orateurs, Maximin Charpentier a appelé à un «moratoire sur la réglementation pour une durée minimum de cinq années, afin de redonner des perspectives». Il témoignait «d’une complexité», administrative et réglementaire, «qui dépasse la capacité de l’élevage». Un propos qui faisait particulièrement écho chez Christine Valentin, prête à engager «une réflexion sur la soutenabilité de l’application des normes». La présidente de la Commission élevage de Chambres d’agriculture France, dans une posture où prime la nécessité de «regarder la réalité», s’est inquiétée du «phénomène de décapitalisation de l’élevage».
Soutien à la résilience
Les élus des collectivités territoriales se sont succédés à la tribune inaugurale pour affirmer leur soutien à l’agriculture. Sollicités par les organisations professionnelles sur les conséquences de la sécheresse, ils travaillent, pour chacune des collectivités, à des solutions conjoncturelles, mais s’attachent plus à contribuer à la «résilience» des systèmes de production. Ainsi, Laurent Wendlinger évoquait «les capacités à stocker, pour passer les années difficiles», avec 550 dossiers Pcae qui seront accompagnés. La Région a rappelé son souhait de «favoriser les investissements nécessaires à l’adaptation aux changements climatiques».