Le sursemis peut s’avérer intéressant pour améliorer la flore des prairies permanentes. Une démonstration de matériel a été organisée par les Chambres d’agriculture de Meurthe-et-Moselle et de Meuse, en partenariat avec la FRCUMA, le 26 septembre à Pannes (54).
Sur les cinq dernières années, quatre ont été marquées par des sécheresses, et un manque de fourrages estival. Cela a pu avoir pour conséquence un surpâturage, notamment à l’automne, lorsque l’herbe a repoussé dans les prés. Pourtant, dans l’idéal, il aurait été préférable de laisser les prairies se régénérer à cette période. Plus facile à dire qu’à faire, lorsqu’on est confronté à un déficit fourrager. Toutefois, ces facteurs ont pu dégrader la flore des prairies permanentes, dans lesquelles peuvent apparaitre trous, vides ou encore flore indésirable ou non productive.
C’est le cas dans la parcelle du Gaec du Viaduc, à Pannes, qui accueillait une journée de démonstration de matériel de sursemis organisée par les Chambres d’agriculture 54 et 55 en partenariat avec la FRCUMA, le 26 septembre. « Ici, il n’y a plus de ray-grass anglais, plus de trèfle. En revanche, il y a beaucoup de pâturin, qui n’est pas très productif », indique Amélie Boulanger, conseillère herbe et fourrages à la CDA 54. Alors, pour remédier à cette perte de productivité mais aussi de qualité de la prairie, une technique peut s’envisager : le sursemis. Attention toutefois : sa réussite est aléatoire et fonction des conditions climatiques.
La prairie en place doit être bien rase au moment du sursemis, afin d’éviter une trop forte concurrence pour les jeunes plantules. Le sursemis doit aussi s’accompagner d’une réflexion sur les causes de dégradation de la prairie, afin d’éviter qu’elle ne se dégrade à nouveau. Enfin, il s’agit de choisir des espèces adaptées à la fois au sursemis et aux objectifs de l’éleveur. La Chambre d’agriculture réalise d’ailleurs des essais sur différents mélanges d’espèces, afin de déterminer lesquels sont les plus adaptés à cette technique.
L’écartement, un facteur important
Lors de la démonstration, c’est un mélange de deux espèces annuelles d’implantation rapide et de deux espèces pérennes plus lentes à s’implanter qui a été choisi. Il est composé de ray-grass italien, trèfle de Micheli, ray-grass anglais et trèfle blanc.
Six semoirs ont relevé le défi. Cinq d’entre eux sont plutôt conçus pour semer des céréales en direct. Leur avantage est leur polyvalence et leur disponibilité dans les exploitations ou les Cuma. Leur écartement, entre 12 et 17 centimètres, est en revanche trop important pour un sursemis de prairies. En effet, il devrait plutôt se situer autour de sept centimètres, ou alors reproduire un semis à la volée, pour assurer une répartition des graines sur toute la parcelle. Une autre limite, c’est le semis en ligne. En effet, ce type de semis n’assure pas une répartition homogène des graines sur la parcelle. « Pour y remédier, il faut effectuer deux passages croisés, avec un angle de 30°, à demi-dose », indique Amélie Boulanger. De plus, la taille des semoirs, six mètres, n’est pas idéale pour bien suivre les reliefs des prairies, qui sont, pour certaines, vallonées. Enfin, s’il ne pleut pas juste derrière le semis, il sera intéressant de rappuyer le sol, avec un rouleau par exemple, ou encore, selon plusieurs éleveurs présents, « en faisant passer les animaux, il n’y a rien de tel ».
Retrouvez le reportage complet d'Agathe Legendre dans notre dossier spécial "barème d'Entraide", à paraître dans notre édition du 14 octobre.