A la direction générale de la CAL , Pierre-Antoine Ferru place l’agronomie en « axe stratégique majeur ». Une nouvelle politique de services verra le jour en 2023, elle ciblera les jeunes agriculteurs. La commercialisation des céréales a été réintégrée en interne.
Arrivé à la Coopérative Agricole Lorraine le 1er avril, Pierre-Antoine Ferru en a pris la direction générale (DG) au 1er juillet. De formation « finances », le nouveau patron opérationnel de la CAL a entamé sa carrière professionnelle au sein d’une filiale d’IBM, bientôt intégrée au sein d’Att France. En 2005, il entre chez Roullier, le groupe international spécialisé dans la nutrition végétale et animale. Il sera notamment chargé, en étant basé à Vienne, d’installer une direction financière pour la douzaine de pays du centre de l’Europe. Trois ans plus tard, il revient en France, pour rejoindre la coopérative Valfrance, installée à Senlis. Directeur financier et secrétaire général, il « entre dans un nouvel univers, le milieu coopératif de paysans semenciers céréaliers, sans en connaître les règles ».
Poursuite de la transformation
Pierre-Antoine Ferru indique avoir « beaucoup appris » auprès des deux directeurs généraux qui se sont succédé chez Valfrance. Depuis le début du printemps, Pierre-Antoine Ferru a observé les rouages de la CAL et s’engage dans la « poursuite de la transformation de l’entreprise », selon la feuille de route établie par le président, Pierre-Yves Simonin, et le conseil d’administration. Le pôle végétal est confié à Gilles Lassagne qui continue à structurer les équipes. « L’agronomie sera au centre de tout demain, affirme le DG, de nouvelles pratiques agricoles et un nouveau modèle signifient nouvelles gammes et nouvelles approches. Le service agro de la CAL est sans doute un des meilleurs, il a compilé une masse d’information et accumulé un vrai savoir-faire. Il convient désormais de le faire savoir ».
Axe stratégique majeur
La nouvelle politique de services sera opérationnelle début 2023 « un axe stratégique majeur ». Près des deux-tiers des exploitations des adhérents changeront de mains au cours des quinze prochaines années. « Les jeunes agriculteurs seront au centre de tout. Nous allons les associer, afin qu’ils nous expriment ce qu’ils attendent, afin de leur permettre de retrouver des valeurs dans l’outil coopératif ».
Autre angle de réforme, la politique commerciale. « Nous sommes déterminés à ce que notre offre en approvisionnements redevienne compétitive et redonne envie, pour susciter de la fidélité et de l’engagement », martèle Pierre-Antoine Ferru. Idem en céréales, pour lesquelles la réinternalisation de la commercialisation est effective depuis le mois de juillet. « De concert avec EMC2, nous avons estimé que plus de choses nous divisaient que nous rassemblaient, au sein de Terialis », seule l’activité engrais subsiste à l’intérieur de l’union. « Nous avons repris la main, avec des offres innovantes », se réjouit Pierre-Antoine Ferru qui observe que la nouvelle bourse aux grains, accessible sur smartphone depuis juillet, avait déjà enregistré 600 adhérents connectés en trois semaines.