Portée par un groupe de passionnés, l’association des Amis de la Chèvre de Lorraine œuvre au développement de la race, qui compte, aujourd’hui, près de 1200 individus. Une vingtaine de Chèvres de Lorraine devraient être présentes, en concours, à Stan Elevage.
Elle aurait pu disparaître du paysage lorrain, mais c’était sans compter sur deux passionnés, Jean-Jacques Marquart et Annie Marchant, qui ont sorti la Chèvre de Lorraine de l’anonymat dans les années 70. Dans les années 90, ils sont rejoints par un noyau d’éleveurs parmi lesquels Laurent Jubert, installé dans le nord meurthe-et-mosellan.
En 2006, un groupe d’étudiants de l’ENSAIA de Nancy, réalise un travail de recensement et de caractérisation des animaux identifiés comme « Chèvre de Lorraine », avec l’appui de leur enseignant, Stéfan Jurjanz, spécialiste de la génétique et de l’alimentation des petits ruminants. Neuf éleveurs et 78 animaux sont alors recensés sur le territoire lorrain. Ce premier chiffrage précis montre l’urgence de sauvegarder la race.
26 éleveurs professionnels
En novembre 2007, l’association des Amis de la Chèvre de Lorraine est créée. Stefan Jurjanz prend la présidence. En 2009, l’association compte 40 membres et comptabilise 200 chèvres. « La création de l’association a permis de générer une dynamique autour de la Chèvre de Lorraine. La race a été reconnue officiellement par le ministère de l’Agriculture en 2013, elle fait partie des races caprines à petit effectif », explique André Poinsard, ancien éleveur et actuel président de l’association.
Au 31 décembre 2021, la race comptait 1.179 chèvres et plus de 100 boucs. « Elle reste considérée comme une race menacée », précise André Poinsard. L’association compte désormais 104 adhérents dont 26 éleveurs professionnels (dont 10 double actifs) et 20 éleveurs amateurs possédant de 10 à 80 chèvres, 10 institutionnels (communes, associations) et 38 sympathisants.
Une activité dense
En tant qu’interlocutrice officielle, l’association a les mêmes devoirs que tout organisme de race. Elle gère notamment le volet génétique : identification et suivi des animaux (pointage), gestion du livre généalogique et de la consanguinité. Depuis dix ans, elle organise la collecte régulière de sperme. « Deux mille paillettes sont aujourd’hui conservées au centre de cryoconservation de Capgène à Mignaloux (Vienne) », explique André Poinsard.
L’association a également un rôle de promotion de la race. Elle participe à de multiples évènements, parmi lesquels l'Elevage en fête, à Lunéville. En 2022, le collectif a déposé la marque « Chèvre de Lorraine » pour protéger la race et les produits qui en découlent.