Le fauchage des orges d’hiver et escourgeons, entamé le 16 juin, est, pour ainsi dire, terminé sur la région. Celui des colzas battait son plein en milieu de semaine, avec des résultats très satisfaisants. Et les chantiers de blé entraient dans une phase active. Premières impressions à la Coopérative Agricole Lorraine.
Arrivé à la direction générale de la Coopérative Agricole Lorraine début avril, Pierre-Antoine Ferru vit actuellement sa première moisson lorraine. Et cette collecte 2022 semble se présenter sous les meilleurs auspices, pour celui qui se familiarise au territoire régional.
Orge entre 55 et 65 qx/ha
Entamée dès le 16 juin, le battage des orges d’hiver et escourgeons était finalisé à 90 % en milieu de semaine, confirme Laurence Choné, récemment promue responsable d’exploitation de la coopérative. Depuis son bureau de Laxou, elle encadre toutes les équipes de terrain qui s’affairent à l’engrangement des grains. Le temps de frayeur provoqué par « le coup de chaud » de la mi-juin ne semble avoir eu que peu d’effet délétère sur les denrées. Si les rendements seront hétérogènes, avec, comme toujours, des amplitudes entre les petites terres et les moins favorisées, celles qui ont reçu un peu d’eau ou pas. La performance se situera dans une fourchette entre 55 et 65 qx/ha, avec une moyenne sensiblement au-dessus de 60 qx/ha. Le calibrage ressort à 78 « un peu léger » relève Laurence Choné qui savoure, en revanche « un bon taux de protéines inférieur à 11 ».
Le colza est arrivé rapidement à maturité, lui aussi, et les premières bennes ont franchi les entrées des silos, avant la fin du mois de juin. « Pas mal du tout » se réjouit-t-elle, en tablant déjà sur un « 35-40 qx/ha, très satisfaisant ». Du baume au cœur pour les céréaliers de la région qui avaient rencontré des difficultés sur cet oléagineux, lors des précédentes saisons, au point de diminuer drastiquement leurs emblavements.
Optimisme en blé
« Une très bonne surprise » sorte de cadeau de bienvenue pour Pierre-Antoine Ferru. « La graine est belle, le poids spécifique aussi, le taux d’huile devrait suivre » sourit Laurence Choné. De bon augure donc, dans un contexte de raréfaction des volumes sur le marché du colza, qui va résulter du conflit entre l’Ukraine et la Russie. Même si les cours sont très volatils, ils affichent encore actuellement des niveaux très rémunérateurs.
La troisième partie de la moisson a démarré en début de semaine. Près de 8.000 t de blé avaient été engrangées mercredi matin. Les chantiers devaient monter en puissance, le beau temps étant confirmé par les prévisions météorologiques des prochains jours. Si elle refuse encore d’afficher un rendement sur une quantité non significative -les écarts enregistrés en orge selon les qualités de terre se reproduiront inévitablement-, Laurence Choné semble optimiste, au vu des premières qualités observées. « Un bon PS à 77-78, un peu juste en protéines, le produit est beau et sain qualitativement ». Seule ombre au tableau, l’apparition d’ergot sur certains secteurs, comme le Vermois, dans un contexte où la norme pour la valorisation alimentaire, a été revue à la hausse en janvier dernier.
Fluidité au silo
Cette campagne démarrée précocement par rapport aux années standard semble donc se dérouler sans encombre et pourrait se finaliser assez rapidement. Laurence Choné estime que la collecte s’effectue dans une certaine « fluidité, sans stress, sans pression de la météo », même si le blé va nécessiter une rapide montée en puissance. Pour le transport des grains vers les silos de report, pas de soucis particulier concernant la flotte de camions de la CAL qui est stable. Pierre-Antoine Ferru alerte, cependant, sur la difficulté à trouver du fret auprès des transporteurs. Comme beaucoup de professions actuellement, ces spécialistes de la route rencontrent beaucoup de difficultés à recruter des chauffeurs.
Les ingrédients d’une bonne récolte sont donc perceptibles. Un bilan global pourrait être envisagé dès la fin juillet, vu la rapidité d’avancement de travaux.