Première action d’avertissement dans un hypermarché de l’agglomération nancéienne vendredi 4 février. La FDSEA et JA 54 ont relayé le mouvement national. Ils ont symboliquement déroulé une round baller dans les allées du magasin, manière d’affirmer que les agriculteurs n’entendaient pas se laisser « mettre sur la paille », par une politique de prix bas.
Les agriculteurs refusent de servir de variable d’ajustement dans la guerre commerciale qui s’est engagée entre les transformateurs et les enseignes de la grande distribution. C’est pourquoi la FNSEA et JA ont appelé à mettre sous pression les acteurs de la grande distribution. En Meurthe-et-Moselle, la FDSEA et JA se sont mobilisés pour une première action d’avertissement vendredi 4 février. Le rendez-vous était donné à 10h00 sur le parking du stade Marcel Picot à Tomblaine pour un « briefing » de mobilisation.
Transparence exigée dans les négociations
« Nous devons remettre de la valeur à nos produits alimentaires, explique Daniel Perrin, le leader de la FDSEA. Alors que nos charges augmentent, nos prix n’ont pas été réévalués. Ne nous laissez pas sur la paille, tel est le message à faire passer à la grande distribution à l’heure des négociations commerciales annuelles. Il faut arrêter de dire que l’alimentation ne vaut rien ; si un repas ne coûte qu’un euro, c’est bien qu’il y a quelqu’un qui paye, s’agace-t-il. Nos produits ont de la valeur. Nous devons faire appliquer la loi EGALIM, c’est pourquoi nous voulons de la transparence dans les négociations. Nous cherchons à obtenir des GMS les conditions générales de vente et d’achat de leurs produits alimentaires, afin de savoir qui ne joue pas le jeu : les GMS ou les transformateurs ? Nous sommes contraints de manifester car nous n’arrivons pas à faire fonctionner le dialogue. Nous commençons par les distributeurs. S’il s’avère qu’ils jouent le jeu, nous irons voir les transformateurs. Et si c’est nécessaire, nous irons voir les parlementaires». « Notre revenu est en jeu, ajoute Antoine Clavel, le président des Jeunes Agriculteurs. Si nous voulons motiver des jeunes à s’installer, il faut que leur rémunération soit suffisante ».
Gain de cause
Direction l’hypermarché Auchan Tomblaine tout proche pour la trentaine de manifestants où une round baller de paille les attendait. Après avoir déroulé la balle à l’intérieur du magasin, l’opération « paillage des rayons » a commencé. Pendant que certains manifestants échangeaient et remettaient des tracts aux consommateurs présents, d’autres s’employaient à étaler la paille dans les rayons les plus proches. La direction du magasin était, dans le même temps, appelée à venir rencontrer les manifestants.
« Nous ne demandons pas l’aumône, nous voulons juste vivre dignement de notre métier, explique Daniel Perrin devant la directrice de l’enseigne. Nous voulons de la transparence et connaître la vérité sur les conditions d’achat et de vente. Nous sommes venus avec de la paille, mais nous aurions pu venir avec du lisier. Nous cherchons à obtenir des éléments chiffrés sur les conditions des transactions commerciales sur un produit carné et un produit laitier» argumentait-il, ensuite.
N’ayant pas ces informations en sa possession, la responsable du site a relayé auprès de sa direction centrale. Après de longues minutes d’échanges et de pourparlers par téléphone avec Daniel Perrin, les manifestants ont eu gain de cause et ont obtenu les conditions générales de ventes et d’achat. Comme promis, les agriculteurs ont quitté tranquillement les lieux. Il s’agissait d’une manifestation d’avertissement : si les négociations continuent à mal se passer, nous reviendrons, concluent les leaders syndicaux.