Les Vignerons de Lorraine portent collectivement, depuis 2014, le projet de reconnaissance en IGP pour leurs vins mousseux de qualité. La reconnaissance nationale, en octobre, est une étape majeure. Reste la validation européenne.
« Le projet est né en 2010, de la volonté des trois vignobles lorrains de faire reconnaître leur savoir-faire commun sur l’élaboration des vins mousseux », a rappelé Jean-Marc Liénard, président de l’association des Vignerons de Lorraine, à l’occasion de l’assemblée générale qui s’est tenue le 7 décembre.
Depuis sa création en 2014, l' association oeuvre à la reconnaissance de l’IGP, "Lorraine" « uniquement sur les vins mousseux », chacun des trois vignobles bénéficiant déjà d’une appellation pour les vins tranquilles (AOC pour les Côtes de Toul et les Vins de Moselle, IGP pour les Côtes de Meuse). L’association regroupe aujourd’hui trente adhérents sur les départements de Meurthe-et-Moselle, Meuse et Moselle, « qui représentent 80% du volume des vins effervescents en Lorraine ».
Cette demande de reconnaissance a pour objectif de « faire reconnaître la qualité, la contrôler régulièrement, communiquer collectivement, et conforter et amplifier la dynamique collective », confie le président.
Aimée Lutz, animatrice filières qualité à la CRA Grand Est, accompagne depuis quelques mois les producteurs sur le dossier. Elle a rappelé les multiples allers-retours entre l’association et l’administration, qui ont jalonné l’année 2021, pour finalement voir le dossier se concrétiser le 20 octobre, avec la publication au Journal Officiel qui valide l’homologation française de l’IGP « Lorraine ».
Sept ans de démarches
Si l’ODG (organisme de défense et de gestion) a la reconnaissance française, le chemin vers l’obtention du logo IGP n’est toutefois pas terminé. Le dossier a été transmis à la commission européenne le 15 novembre. Aujourd’hui, il est donc au stade de l’instruction européenne.
« Il faut compter un an pour la validation du dossier. Il y a notamment l’obligation de traduire le cahier des charges dans toutes les langues européennes. Aujourd’hui, vous bénéficiez d’une protection nationale transitoire. Vous n’avez pas encore la possibilité d‘utiliser le logo IGP mais vous pouvez commercialiser vos productions sous le nom Lorraine », explique Olivier Russeil, délégué territorial à l’INAO (Institut national de l'origine et de la qualité), qui recommande de profiter de cette période transitoire, « pour mettre d’ores et déjà en œuvre le cahier des charges de l’IGP » et être prêts lors de la validation européenne.