Un séminaire international, organisé par Gescod et Afdi Grand Est, a réuni participants du Nord et du Sud, en présentiel et en distanciel, pendant deux journées. Le 30 novembre, une table ronde était consacrée à la jeunesse et à l’accès au métier d’agriculteur.
Daniel Gillet, directeur de la fédération des Maisons Familiales rurales du Grand Est, Anne Panel, directrice de Fert (association française de coopération internationale pour le développement agricole des pays en développement), et François-Etienne Mercier, vice-président de Jeunes Agriculteurs national, ont échangé sur le thème « jeune et agriculteur, une équation possible ?».
En introduction, Pierre Girard, économiste au Cirad, a dressé un état des lieux de la situation en Afrique sub-saharienne, une zone géographique qui connaît « un accroissement démographique sans précédent : elle devrait compter +1,4 milliard d’habitants d’ici 2060 ». Une grande partie de la population travaille dans l’agriculture familiale et est pluriactive. « L’agriculture familiale doit se recomposer pour être le support de l’installation des jeunes », estime Pierre Girard.
Rendre désirable le métier
Créer des emplois attractifs et décents dans l’agriculture familiale, c’est tout l’enjeu des prochaines années. Pierre Girard liste les pistes d’action : la rémunération du travail, la satisfaction du travail, l’accès au foncier et les politiques publiques. Des problématiques que l’on retrouve aussi en France.
Notamment sur l’attractivité du métier. « Comment rendre désirable le métier d’agriculteur ? Par la formation mais pas seulement. Il faut mobiliser les aspirations des gens, partir de leurs envies pour l’avenir », estime Daniel Gillet qui insiste aussi sur l’importance de partager les réussites. « En France, le métier plaît. Les formations agricoles sont bien pourvues mais le taux d’installation n’est pas à la hauteur : il y a actuellement trois départs pour deux installations. Il faut communiquer et casser les stéréotypes : n’importe qui, jeune ou moins jeune peut être heureux en agriculture », insiste François-Etienne Mercier.
Pour Pierre Girard, il faut également travailler sur la pénibilité du travail. « Il faut développer la petite mécanisation pour diminuer la pénibilité, il est aussi possible de mutualiser la mécanisation. Il faut trouver un équilibre entre le nécessaire besoin de mécaniser tout en ne compromettant pas les emplois. » Pour Anne Panel, il faut également travailler sur l’attractivité des territoires, « pour permettre une vie sociale et une vie familiale agréables ».