Vous êtes ici

Soutien durable pour l’abeille du Grand Est

Les signataires du contrat de filière. Photo : JL.Masson
Les signataires du contrat de filière. Photo : JL.Masson

La filière apicole régionale, dans le peloton de tête de la production française, va profiter du soutien renouvelé de la Région Grand Est. Structuration, défense sanitaire, modernisation, compétences techniques. Pour que l’abeille continue à faire son miel.

Après avoir connu une progression constante depuis 2015, une légère baisse entre 2021 et 2022, le nombre d’apiculteurs et de ruches a de nouveau augmenté sur le Grand Est en 2023. Ils étaient alors 8.082 à détenir 178.524 ruches, pour une production de 4.173 tonnes de miel. Plus de 94 % sont des amateurs, 3 % des pluriactifs et moins de 3 % des professionnels, mais ces derniers trustent 46 % des ruches. La région évolue ainsi dans le peloton de tête hexagonal, au deuxième rang pour les effectifs de producteurs, à la troisième place pour le volume produit et en cinquième position pour le nombre de ruches.

Ambiance « bourdonnante »

Les chiffres de 2024 ne sont pas encore connus, mais la saison n’a pas été propice et la récolte est évaluée en baisse d’environ 63 % par rapport à 2023, année considérée comme « moyenne à correcte ». L’indemnité de solidarité nationale (ISN) -ex-calamités- est déjà acquise pour 7 départements du Grand Est sur 10, les autres étant en cours d’instruction.

L’effet climatique année ne tempère pas les ardeurs des passionnés qui étaient réunis le 7 février, au Domaine de l’Asnée, à Villers-Lès-Nancy, pour une journée technique, organisée par l’ l’Association pour le développement de l’apiculture en Grand Est (ADAGE). C’est dans cette ambiance « bourdonnante » que s’est déroulée la signature du renouvellement du contrat de la filière apicole du Grand Est.

Sur la période précédente (2018-2022), 1,7 M€ ont été engagés par la Région au profit des trois structures : les GDS apicoles, l’ADAGE et la FRAGE qui fédère 51 associations. Les apiculteurs professionnels ont bénéficié de 900.000 € de soutien à des projets d’investissements. 736.000 ruches ont pu être traitées contre le varroa parasite, par médicaments.

Cinq angles d’action

Le nouveau contrat porte sur les années 2025 à 2027. Béatrice Moreau, la vice-présidente de la Région, déléguée à l’Agriculture a exprimé les cinq axes d’intervention : «Structurer la filière ; contribuer aux investissements, à la modernisation et à l’amélioration des compétences techniques, en favorisant le maintien des exploitations ; consolider la gestion sanitaire ; adapter au changement climatique ; et valoriser la production régionale ».

Dominique Mareigner, le président de la Fédération régionale des Apiculteurs du Grand Est (FRAGE), s’est réjoui de la prolongation de ce partenariat. Il soulignait que 94 % des apiculteurs régionaux valorisaient moins de 50 ruches, ce qui représente tout de même 40 % du « parc ». Selon Etienne Richy, le président  de la section apicole des GDS, pour qui la santé du cheptel constitue la priorité, le contrat de filière aidera à la poursuite de la lutte contre le varroa, la loque américaine et le petit coléoptère des ruches, ennemis traditionnels de l’abeille. Auxquels il faut ajouter la montée en puissance du frelon asiatique.

Quant à Julien Nageleisen, le trésorier de l’ADAGE, il savoure cet encouragement, à l’heure « où l’ambiance est compliquée pour l’apiculture ». Les nuages s’amoncèlent « du frelon au varroa ; le réchauffement climatique ; le problème de la ressource alimentaire et la commercialisation du miel ». Alors qu’il déplore que des jeunes « jettent l’éponge », le contrat de filière « représente un temps fort de la structuration pouvant générer de la synergie ».