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Séance d'hiver du Comice de Lunéville : redonner le sourire à un métier-passion

Les éleveurs ayant exposé au Comice de Baccarat ont reçu des plaques. Les jeunes agriculteurs installés dans l’année se sont vu remettre des chèques d’encouragement. Photo : JL.Masson
Les éleveurs ayant exposé au Comice de Baccarat ont reçu des plaques. Les jeunes agriculteurs installés dans l’année se sont vu remettre des chèques d’encouragement. Photo : JL.Masson

Soirée conviviale du Comice de Lunéville, entre remise de prix et de chéquiers et actualité politique agricole. L’histoire de la Cristallerie de Baccarat  a permis une ouverture sur le joyau qui fait la réputation de la ville.

Le 28 avril 2024, le Comice de Lunéville déployait ses animations à Baccarat, aux côtés de la brocante locale annuelle. Près de 40 exposants avec l’animation phare des vieux métiers, le défilé des tracteurs de collection et le battage ancestral… Didier Bourdon a retracé en quelques mots, appuyés par diverses images l’évènement, lors de la séance d’hiver tenue le 21 février, dans la cité du cristal. L’occasion pour le président de l’association de brosser un rapide panorama de « l’annus horribilis » vécue par les paysans.

Donner envie

« Crise climatique, économique, sanitaire… la pire récolte de blé depuis 40 ans ». En passant par les péripéties de la vie politique hexagonale depuis l’été dernier. Didier Bourdon en aspire vraiment « à trouver des perspectives de sérénité ; des éléments sur lesquels l’agriculture devrait pouvoir s’appuyer, avec des considérations de souveraineté alimentaire ». Une analyse que ne lui contestera pas Jérémy Jenneson, intronisé le matin même président de la Chambre d’agriculture. Lui aussi est conscient des stress à répétition vécus par les paysans, dans la successions des aléas qui se confrontent à eux.

Face « à cette chappe de plomb sur le moral », le nouvel élu n’ambitionne pas moins que « de redonner le sourire aux agriculteurs et aux agricultrices ». Vœu pieux ? Naïveté ? s’interroge-t-il lui-même, animé toutefois par des valeurs qui l’aiguillonnent vers une haute idée qu’il se fait d’un métier « qui n’est pas de fournir du minerai, mais de nourrir la population ». Ce « métier-passion », il s’agit encore de « donner envie à d’autres de le pratiquer ». Conseiller départemental d’opposition, agriculteur retraité, Michel Marchal fait le job du service après-vente des actions de la collectivité en direction de l’agriculture : charte départementale, remembrement, laboratoire vétérinaire, présence digne de ce nom au Salon de l’agriculture…

L’histoire de la Cristallerie

Quant à Adrien Gaubert, qui accomplissait là son rite initiatique en immersion dans une soirée de comice, il a déjà intégré les fondamentaux. Il se souvient des « 102 tracteurs » qui ont sillonné, l’autre hiver, devant les portes de sa sous-préfecture de Lunéville. Un marqueur, il est vrai incontournable, pour un représentant de l’Etat, à l’échelle de l’arrondissement. Après avoir évoqué brièvement la loi d’orientation fraichement adoptée, Adrien Gaubert a plus particulièrement insisté sur deux chantiers. Le dossier des dégâts de corbeaux, dont la base de repli se situe dans le parc des Bosquets, pour lequel il promet de s’attaquer à la régulation. Et son rôle de médiation entre le monde agricole et certains édiles empreints à lui contester, par exemple, la circulation intra-muros des engins à grands gabarits.

Le maire de la commune, Christian Gex, ne s’est pas exprimé sur le terrain politique. Ex-directeur technique des Cristalleries de Baccarat, il a donné une conférence sur l’histoire de l’entreprise qui a façonné une réputation mondiale à sa ville. Fondée en 1764, elle a traversé les siècles, non sans péripéties. Y compris des jeux d’influence sur sa propriété capitalistique. Présente partout dans le monde, elle est plutôt en bonne santé. Elle a réalisé un chiffre d’affaires de l’ordre de 210 M € en 2023 et 2024, pour des résultats nets successifs de 17,6 M€ et 5,6 M€. Elle compte aujourd’hui 605 salariés, soit une centaine de plus qu’il y a quatre ans. La vente des ses prestigieux produits s’accomplit à 85 % en dehors de l’Hexagone. Un programme d’investissements de 50 M€ court actuellement sur cinq ans. Le passage du four à pot au four à bassin constitue une avancée technologique majeure.

 

Cinq jeunes récents installés

Le Comice de Lunéville a décerné des chéquiers d’une valeur individuelle de 300 € à cinq jeunes agricultrices et agriculteurs installés au cours de l’année écoulée. Ils pourront les utiliser pour se former, pour accéder au service de remplacement ou pour agir à l’embellissement de leur ferme. Il s’agit de Vianney Magron, EARL de Couvey à Ancerviller (polyculture-élevage, dominante lait) ; Théo Vally, GAEC du Pré Lion à Ancerviller (polyculture-élevage, viande-céréales) ; Théo Caroux, GAEC Ménil du Sanon, à Hénaménil (polyculture-élevage, production ovine) ; Anastasia Persic-Guillaume, SCEA Mazelure, à Azerailles-Flin (culture de fruits à noyaux et à pépins) et Nathan Faber, EARL de la Houblonnie, à Sainte-Pôle (polyculture-élevage, céréales-engraissement de bovins).

 

Des éleveurs qui s’impliquent 

« Un comice sans animaux, ce n’est plus un comice…», s’enflamme Patrick Masson, avant de souligner l’engagement de ceux qui préparent, lavent et entraînent leurs bêtes . Avec son expérience des concours Prim’Holstein, il lui revenait, tout naturellement, la mission d’appeler les éleveurs méritants, pour leur faire remettre une plaque : GAEC de Flacourt, à Gélacourt (Prim’Holstein) ; GAEC du Mazurot, à Glonville (Prim’Holstein et Brune) ; GAEC des Blondes, à Chazelles (Blondes d’Aquitaine) ; GAEC de Marnoël, à Azerailles (Montbéliarde, Prim’Hlstein et Brune) ; Daniel Détré, à Azerailles (ovins Suffolk) ; GAEC du Pont Médiéval, à Moyen (vaches et broutards Salers) ; SCEA du Bourupt, à Glonville (Parthenaises) ; SCEA du Haut des Roses, à Hablainville (Prim’Holstein) ; EARL du Silorit, à Deneuvre (une vache Angus) ; Didier Louis, à Flin (ovins Rouge de l’Ouest et Bleu du Maine) et SCEA du Haut de la Vigne, à Mignéville (chèvres Alpines).