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Multipôle Nancy Sud Lorraine, communes recherchent maraîchers

Kurt Milmine et Sébastien Zehnacker ont partagé leur parcours d’installation en maraîchage. Thibaut Valois (à d.) a présenté la démarche du multipôle Nancy Sud Lorraine. Photo : H.Flamant
Kurt Milmine et Sébastien Zehnacker ont partagé leur parcours d’installation en maraîchage. Thibaut Valois (à d.) a présenté la démarche du multipôle Nancy Sud Lorraine. Photo : H.Flamant

Le 29 novembre, Blainville-sur-l’Eau accueillait une réunion sur la mobilisation du foncier communal. Objectif : aider l’installation d’agriculteurs en circuits courts. Les communes de Blainville-sur-l’eau et Vannes-le-Châtel ont déjà identifié des terrains disponibles.

Préserver le foncier tout en répondant à l’objectif de transition alimentaire, tel est l’ambition du multipôle Nancy Sud Lorraine. Pour l’atteindre, le syndicat a lancé, en 2021, une enquête auprès des 434 communes de son territoire pour identifier celles qui détiennent un potentiel de foncier et qui seraient volontaires pour accueillir un agriculteur. « Vingt-neuf communes ont répondu à notre appel. Nous avons identifié 15 sites potentiels. Beaucoup d’élus commencent à se préoccuper du sujet », indique Thibault Valois, directeur du multipôle Nancy Sud Lorraine. Neuf communes sont prêtes à rédiger un appel à candidatures. Deux d’entre-elles sont déjà bien avancées : Blainville-sur-l’Eau et Vannes-le-Châtel. Les maires des deux communes ont apporté leur témoignage.

Deux communes pionnières

« Nous bénéficions d’un bassin de population de 10.000 habitants. La Meurthe traverse le territoire. Il y a quelques années un maraîcher était présent sur la commune avec des serres qui sont aujourd’hui à l’abandon. Un horticulteur a également cessé son activité. Il y a un réel manque de maraîchers sur le territoire», constate Olivier Martet, le maire de Blainville-sur-l’Eau. Au total 4,7 ha sont disponibles : une partie en bord de Meurthe et une zone en bord de route passante « avec une possibilité d’installer un point de vente ». Concernant les débouchés, le porteur de projet aura accès « au marché à Blainville le mardi matin et un à Damelevières le vendredi soir ».  Il y a une réelle volonté de l’équipe municipale d’accompagner les porteurs de projets. 

La commune de Vannes-le-Châtel dispose, quant à elle, de 3 ha de terrains qu’elle est prête à mettre à disposition gratuitement, « avec de l’eau et de l’électricité à proximité. Et un logement communal à disposition pour le porteur de projet », précise Nathalie Aufrère, la maire de la commune. 

Côtés débouchés, le maraîcher bénéficiera d’« un bassin de vie assez vivant, la communauté de communes compte près de 12.000 habitants, et la commune est située à 20 minutes de Toul et 20 minutes de Neufchâteau ». Un groupe scolaire est présent à proximité et la cuisine centrale de Toul a une réelle volonté de travailler avec les producteurs locaux. 

La difficulté de l’accès au foncier

L’un est installé depuis 2013 à Pierre-la-Treiche, l’autre a lancé son activité en 2021 à Vathiménil. Sébastien Zehnacker et Kurt Milmine ont apporté leur témoignage, en tant que porteurs de projet.

Pour Sébastien Zehnacker, il s’agit d’une reconversion professionnelle. Après une formation BPREA maraîchage bio à Courcelles-Chaussy, il s’installe en 2013 avec l’appui de Terres de Lien. Pour le maraîcher, la première difficulté a été l’accès au foncier. « J’ai trouvé par hasard une exploitation abandonnée depuis 1999. Je dispose de 3 ha et d’un bâtiment de 1.000 m² qui m’a permis d’installer, progressivement, une chambre froide, une pièce pour cultiver des endives et j’ai refait une pièce pour tester les champignons ». Il a installé 2.000 m² de tunnels qui lui permettent de cultiver l’ensemble des légumes. Au niveau commercialisation, il approvisionne une AMAP. « Les demandes ont explosé en 2020 avec le covid mais c’est en chute libre depuis. Ce débouché est difficile à tenir dans le temps ». Il fournit également des magasins bios et des restaurants. « Il faut bien étudier la commercialisation avant de se lancer. D’autant plus qu’il y a de plus en plus de maraîchers sur la région », recommande-t-il.