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Les quatre saisons de la faune lorraine

« Le grand graal » du photographe est de capturer dans son objectif le chat forestier sauvage. Photo : JL.Masson
« Le grand graal » du photographe est de capturer dans son objectif le chat forestier sauvage. Photo : JL.Masson

La rentrée du Comice de Nancy a été nourrie par un remarquable reportage tout en images, sur la faune sauvage en Lorraine, commentées par leur auteur, le photographe naturaliste Régis Cavignaux, ancien vétérinaire.

Comme de coutume, la séance de rentrée de la Société centrale d’agriculture s’est tenue dans la commune ayant accueilli la fête d’été. Samedi 18 novembre, les adhérents de la vénérable institution étaient réunis au centre socio-culturel du père Gérard, à Bouxières-aux-Chênes, sous la présidence d’Etienne Drouville ; village où s’était déroulé le Comice agricole de l’arrondissement de Nancy, le 4 juin dernier. La matinée a débuté par une rétrospective de l’évènement, aux bons soins de Pascale Drouville, qui a projeté et commenté toutes les photos réalisées à cette occasion.

Tout en images

La réunion a ensuite été nourrie par un remarquable reportage tout en images, sur la faune sauvage, intitulé « Quatre saisons en Lorraine », commentées par leur auteur, le photographe naturaliste Régis Cavignaux. L’ancien vétérinaire, aujourd’hui retraité, a exercé pendant quarante ans à Essey-Lès-Nancy. Sa passion pour les animaux sauvages le conduit par monts et par vaux, à traquer la meilleure prise de vue possible, dès potron-minet ou tard le soir, instants magiques où les conditions de lumière sont optimales. Le reportage s’ouvre sur le lièvre « gité sous la neige » alors que le printemps tarde un peu. Parmi les amphibiens, la grenouille rousse vit une reproduction « explosive » en quelques jours qui se traduit par une multiplication exponentielle des œufs, à la surface des mares. Les mâles crapauds communs « ne sont pas très futés », observe Régis Cavignaux. Ils attirent les prédateurs, comme les putois.

Retour des « champs de coquelicots »

Si le photographe animalier devait prendre la défense d’un de ces habitants de la faune sauvage, ce serait sans conteste celle du renard. Il regrette que le canidé soit mal aimé en Lorraine. « Car c’est un fossoyeur hors pair qui rassemble beaucoup de souris et qui nous en débarrasse, il faut le protéger en retour. Même s’il nous vole quelques poules ! ». Au fil des mois, l’œil de Régis Cavignaux s’attarde aussi sur les végétaux, ces belles variétés d’orchidées dans la nature, rien à voir avec celle achetée à la jardinerie du coin. Ou encore sur le retour des « champs de coquelicots ».

« Le grand graal » du photographe est de capturer dans son objectif le chat forestier sauvage « le chasseur de campagnols ». En Lorraine, « nous avons la chance d’avoir des castors qui sont protégés, à ne pas confondre avec l’espèce envahissante des ragondins ». Les volatiles ne sont pas ignorés. Ainsi le busard cendré faisant l’objet d’une attention particulière des agriculteurs, car il a la fâcheuse habitude de donner naissance à ses petits dans des nids construits dans les champs de céréales à la veille d’être moissonnés. Et que dire de « ce bel oiseau » qu’est la huppe fasciée « de plus en plus présente » dans nos territoires, signe que tout n’est pas perdu en termes de biodiversité. Même si le baroudeur qui parcourt le monde, le boitier en bandoulière, a partout constaté « son effondrement ».

L’exposé de Régis Cavignaux a séduit l’assistance, cette proximité avec la nature n’est-elle pas également le quotidien des agriculteurs ? « Merci pour ces quelques instants de sérénité », a salué Etienne Drouville.