Retour de la séance de rentrée du Comice de Nancy, après deux ans de privation. Avec mise en valeur des exploitations méritantes du Vermois ; et séquence théâtrale d’improvisation toute empreinte de ruralité, dans l’humour.
Quatre intrus s’étaient invités au fond de la salle de l’espace Noël traiteur de Dombasle, où se tenait la séance de rentrée du Comice agricole de l’arrondissement, le samedi 19 novembre. Tristan, Camille, James et Louis se sont imprégnés discrètement de l’ambiance du début de la réunion. Le président Etienne Drouville n’a pas caché sa satisfaction de tenir à nouveau ce rendez-vous convivial annuel, après deux ans d’abstinence sanitaire.
Le Vermois à l’honneur
A défaut d’avoir pu organiser une fête d’été, la traditionnelle visite de fermes s’est tout de même concrétisée en 2022. C’est le Vermois qui a été mis à l’honneur cette année par le Comice, à travers quatre exploitations, dont la présentation, haute en commentaires, a été assurée par le secrétaire, Daniel Berche.
L’Earl Saint-Elevert (Bertrand Henquel) met en valeur 300 ha à Fléville-lès-Nancy, à l’ombre du château historique. L’exploitation se partage entre les grandes cultures et l’élevage de 65 vaches allaitantes inscrites au Herd-book Limousin. Le GAEC du Fadeau, à Burthecourt-aux-Chênes, produit 410.000 litres de lait avec un troupeau Prim’Holstein. Sandrine et Hervé Dartoy ont ouvert leur activité de longue date, en accueillant des enfants à la ferme. Et Sandrine s’est formée à la médiation par l’animal. Elle est aujourd’hui diplômée et reçoit donc un public spécifique qui souffre de troubles du comportement.
A Ville-en Vermois, Jean-Marie Streff produit également du lait, une référence de 300.000 litres sur la base d’un troupeau de 40 Prim’Holsteins et Montbéliardes. Sa fille Loan, actuellement en école de fromagerie en Savoie, projette de s’installer en créant un laboratoire, en vue de fabriquer des crèmes-desserts, des tommes et autres fromages pour la vente directe. Enfin, la ferme des Fruitiers de Coyviller a été également récompensée pour « 60 ans de vente directe ». Benoît, Damien et Etienne Parfait perpétuent et développent la tradition familiale de production et commercialisation de leurs fruits. Ils sont à la tête de trois magasins situés à Coyviller, Seichamps et Vandoeuvre. Ils emploient sept salariés permanents et douze saisonniers.
Ouverture d’esprit
Après la remise de prix, Denis Piard, le vice-président de la Fdsea qui assure l’intérim, à la suite de la démission de Luc Barbier, a salué l’action du Comice « qui met en avant un modèle agricole résilient, qui évolue constamment pour répondre aux attentes sociétales ». S’adressant aux décideurs, il a rappelé que « la survie et l’évolution de l’agriculture ne sont possibles qu’à la condition d’assurer un revenu décent à ceux qui travaillent dans nos fermes familiales ». Enfin, Denis Piard a rappelé les fondamentaux syndicaux priorisés par la Fdsea, « nous défendons en priorité le revenu de nos exploitations. Nous combattons les abus de réglementation. Nous amortissons les crises en obtenant des dispositifs d’aides ».
Le président de la Chambre d’agriculture a, pour sa part, insisté sur l’accompagnement que l’organisme consulaire apporte aux exploitants en termes « d’ouverture d’esprit, de diversification, de réponse aux nouveaux défis et d’impact climatique ». Laurent Rouyer a argumenté « sur la nécessaire attention portée à la société, la pédagogie dans les territoires et l’importance d’inciter les jeunes à venir s’installer ».