Renouant avec une tradition, tout en l’inscrivant dans la modernité, les Jeunes Agriculteurs ont souhaité la célébration d’une messe, en ouverture de la fête des labours. Le père Jean-Charles Glez, curé de la paroisse, officiera avec le charisme et la sensibilité rurale qui lui sont propres.
Manifestement le courant passe entre le président des JA de Baccarat et le curé de la paroisse Sainte Thérèse du Val de Meurthe-et-Moselle. Marc-Olivier Voinot a invité le père Jean-Charles Glez à célébrer la messe des laboureurs sur le site même de la fête de l'agriculture à Azerailles. Le chapiteau sera aménagé pour accueillir les fidèles. Une sollicitation que le prêtre a acceptée de bonne grâce, en dépit de la charge de son ministère qui compte une cinquantaine de clochers, si on additionne ceux de la paroisse voisine de Saint Epvre de la Vezouze. Il est aidé par l'abbé Gervais Kabura, prêtre coopérateur.
« Vieux passif »
Le charisme de Jean-Charles Glez est bien connu dans ce secteur du diocèse. Passionné de sport, coureur de fond de haut niveau, il exerce sa tâche quotidienne au rythme du marathonien. Nul ne sort insensible d'une de ses célébrations, qui contient toujours un message fort, en lien avec la liturgie, mais toujours adapté à la proximité des fidèles présents. Marc-Olivier Voinot apprécie cette façon de faire, persuadé que le monde paysan peut, lui aussi, sortir revigoré, au contact de l’ecclésiastique.
Du fait de ses origines et de son vécu, Jean-Charles Glez affiche une grande sensibilité, qu'il qualifie avec humour de "vieux passif" à l'égard de la profession. Un grand-père acteur du machinisme agricole à Courcelles-Chaussy ; un père démarcheur bancaire, avec de nombreux clients agriculteurs dans les Vosges, puis en Meurthe-et-Moselle ; et un parcours personnel du nord au sud du département, pendant plusieurs décennies, au fil des charges lui ayant été attribuées, et au cours duquel il a multiplié les contacts à la campagne.
Vosgien né à Charmes, il revendique "être imprégné de ruralité depuis toujours ". De ses débuts à Longuyon, il se remémore un déchirement au sein de la coopération céréalière. Quelques années plus tard, il vivra des manifestations tendues des producteurs de lait. "J'ai vu des gars pleurer en déversant leur lait à Landres". L'homme d'église monte encore d'un échelon émotionnel lorsqu'il confie avoir célébré les obsèques d'Antoine Lanno, un futur jeune agriculteur, passionné d’élevage, décédé d'un accident de la route. Une foule impressionnante avait convergé vers Pont-à-Mousson, pour le dernier adieu.
Jean-Charles Glez ne conçoit pas son action sans rencontrer le monde du travail. Depuis son installation à Baccarat, il souhaitait " célébrer sur une exploitation agricole " confie-t-il, pour nourrir le lien entretenu avec de nombreux paysans du cru. L'occasion lui est donc donnée d'honorer sa promesse, devant un public plus large au cours d'un évènement de portée départementale.