La société centrale d’agriculture de Meurthe-et-Moselle tenait sa traditionnelle réunion de rentrée, samedi 16 novembre, à Dombasle. L’occasion de remettre leur prix aux exploitations lauréates du concours cantonal.
Après une rapide introduction, le président du comice de Nancy, Etienne Drouville, a laissé la parole à Xavier Simonin, « pèlerin sportif » qui a suivi le chemin de Saint Jacques de Compostelle depuis Vezelay, en 2012. Il a parcouru 1820 km à pied, « dont 930 en France et 890 en Espagne ». Son pèlerinage a été une sorte de quête, « la marche libère ».
Diaporama à l’appui, Xavier Simonin a retracé ses pérégrinations. Il est parti le 8 mai, avec comme objectif d’arriver avant le 25 juillet, jour de la Saint Jacques. « Les débuts ont été difficiles. Mon sac pesait 20kg, il était beaucoup trop lourd ». Après trois jours, il s’est allégé de 5 kg.
En France, il rencontre son premier pèlerin, «au bout de dix jours ». Il a observé « les campagnes qui se vident. Certains refuges sont tenus par des Anglais, ils redonnent vie aux villages ». Il atteint Saint-Jean-Pied-de-Port le 15 juin. Franchir les Pyrénées a été « l’étape la plus belle mais aussi la plus difficile, il y a deux cols à passer ».
Les rencontres ont été plus nombreuses à partir des Pyrénées. Entre 200 et 250.000 personnes font tout ou partie du chemin de Saint Jacques de Compostelle chaque année, « des gens du monde entier, beaucoup des Etats-Unis et de Corée. On rencontre des marcheurs de tous les âges, de tous les milieux socio-professionnels. Chacun a son histoire et ses raisons de faire ce pèlerinage. Il n’y a pas besoin d’être croyant pour parcourir le chemin ».
Il a réalisé les 300 derniers km avec une ressortissante de Corée du Sud. « Deux ans plus tard, elle m’a invité dans son pays. Je ne pensais pas que mon pèlerinage me mènerai si loin », sourit Xavier Simonin.
Il atteint « le graal », Saint Jacques de Compostelle, le 11 juillet. « J’ai fait trois étapes supplémentaires jusqu’à la mer », le « bout du monde ». Il est arrivé le 14 juillet et a fait le chemin du retour en train. En guise de conclusion, Xavier Simonin recommande, « de ne pas trop se poser de questions, sinon on ne part jamais ».
Un public nombreux et attentif. Photo : H.Flamant.
Des élevages performants
Daniel Berche, secrétaire du Comice, a ensuite présenté les quatre exploitations du sud nancéien qui se sont distinguées. La première est tenue par Benoît Quenette, à Tantonville. Il exploite 170 ha. L’atelier élevage compte 4 taureaux, 100 vaches, 100 élèves de moins d’un an et 100 de plus d’un an. Ce sont 200 jeunes bovins qui sont engraissés chaque année. Benoît Quenette mise sur l’autonomie fourragère. Il complète les productions de l’exploitation par l’achat de complémentaires azotés. Si le parcellaire est assez dispersé, la bonne organisation de l’exploitant et ses équipements modernes lui permettent de faire face à la charge de travail.
Deuxième exploitation retenue, le Gaec Saint Epvre à Forcelles-Saint-Gorgon. Le Gaec compte cinq associé - Benjamin et Samuel Peultier, Johanne Dematte-Vera, Pierre Girard et Jean-Pierre Bailly - deux salariés à temps partiel et une salariée à temps complet. Ils exploitent 490 ha dont 285 ha de cultures et le reste en herbe. L’exploitation se répartit sur trois sites.
Le troupeau de 150 vaches, des Prim’Holstein et des Montbéliardes, produit 1,55 millions de litres de lait. Le bâtiment des laitières abrite deux robots de traite Lely, un robot repousse-fourrages Juno, et deux aspirateurs à lisier Lely collector. Malgré la présence de robots de traite, les vaches ont accès aux parcelles de prairies, sur lesquelles les associés pratiquent le pâturage tournant. La nurserie, mise au point par Jean-Pierre Bailly, est ventilée naturellement et pensée pour la santé des veaux.
Vente directe
Autre production récompensée : la production fruitière du Domaine de Saxon-Sion dont Caroline Jeandel-Parisot est gérante depuis 2022. Le domaine s’étend sur 45 ha, on y trouve des cerises Montmorency, des quetsches et des mirabelles de Lorraine. Les exploitants participent, depuis cinq ans, à la mise au point d’une machine de récolte, dont les plans ont été réalisés par un ingénieur, selon les conseils techniques des exploitants. Le domaine comporte également un magasin de vente dans lequel les clients peuvent trouver un assortiment de quatre-vingts produits lorrains.
Le dernier rendez-vous a mené l’équipe du Comice à l’Earl des Salines, à Crévéchamps. Mélanie et Hugo Brochin sont installés sur le site d’une ancienne saline. L’exploitation s’étend sur 90 ha en prairies permanentes. Le couple produit de la viande bovine, porcine ainsi que des œufs. Ils sont aidés par un salarié pour la transformation. Chaque année environ vingt gros bovins et trois cents porcs sont transformés sur le laboratoire de la ferme et commercialisés en vente directe, sous forme de viande et de charcuterie. Mélanie et Hugo ont ouvert un magasin à la ferme en 2019, ils approvisionnent aussi des points de vente sur Toul et Pixérécourt.