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Des truffières dans le Grand Nancy

Pour la truffière du parc de Brabois, trois essences ont été choisies : le noisetier commun, le pin noir et le chêne pubescent. Photo : A.Legendre
Pour la truffière du parc de Brabois, trois essences ont été choisies : le noisetier commun, le pin noir et le chêne pubescent. Photo : A.Legendre

L’Association Truffe 54 Lorraine, en partenariat avec l’Association des Trufficulteurs du Grand Est, organisait, les 10 et 11 novembre derniers, deux journées techniques autour de la truffe. La première journée était consacrée à la visite de la truffière expérimentale du parc de Brabois, et du futur site de Seichamps.

Du brouillard sur le plateau de Brabois, le matin d’un 10 novembre, un temps de saison qui n’a pas découragé les curieux, venus visiter la truffière expérimentale du Parc de Brabois. L’idée de cette truffière, partenariat entre Inrae et la métropole du Grand Nancy, est née après la tempête de 1999, lors de laquelle de nombreux arbres du parc de Brabois avaient été mis à terre. « Derrière la forêt, on ne peut habituellement pas implanter de truffière, car il y a trop de compétition au niveau des mycorhizes. C’était donc un vrai challenge », se souvient Léon Werhlen, de l’association Truffes 54, qui a participé à la conception du projet. Il fallait aussi réfléchir aux essences à implanter, peu consommatrices d’eau, plateau calcaire oblige.

Finalement, les plants mycorhizés ont été implantés entre 2007 et 2008. Trois espèces ont été choisies : le noisetier, bien connu des trufficulteurs, mais aussi le chêne pubescent et le pin noir, qui consomment peu d’eau. Elles sont accompagnées par d’autres essences forestières : alisier, cormier et poirier sauvage, mais aussi des essences compagnes : cerisier de Saint Lucie, amélanchier et cornouiller mâle. En effet, l’originalité de l’expérimentation est de tester différentes densités des plants mycorhizés. Dans la densité la plus faible, des essences compagnes sont implantées en mélange avec les essences mycorhizées.

Des truffes sous le charme

Pour l’instant, la truffière n’est pas à son potentiel maximal de production. Toutefois, depuis 2016, des récoltes ont été réalisées. Dans l’expérimentation, elles ont surtout été retrouvées sous les noisetiers et dans la partie en monoculture, sans espèces accompagnatrices. En revanche, « nous avons été surpris de trouver, dès 2016, des truffes dans l’arboretum, une partie de la parcelle en dehors de l’expérimentation, dans laquelle nous avons implanté des espèces qui ne poussent habituellement pas en Lorraine, pour observer leur adéquation face au changement climatique », explique Léon Werhlen. Des truffes ont en effet été retrouvées dès 2016 sous des charmes houblon.

Jusqu’en 2021, les cavages, recherche de truffes, avaient lieu de septembre à janvier. En 2022, des recherches ont également été effectuées au printemps, et quelques truffes ont encore été collectées. De quoi, peut-être, revoir la période de cavage.

En tout cas, pour Claude Murat, il y a du potentiel pour la truffe en Grand-Est, et notamment pour la truffe de Bourgogne. D’ailleurs, ce n’est pas la ville de Seichamps qui dira le contraire. Une expérimentation sur cette truffe va y être menée, sur une surface de 1300 m². Ce site pourra servir d'outil pédagogique aux écoles et des portes ouvertes seront également organisées pour le grand public.