C’est sur l’antenne d’AgroParisTech à Nancy, dédiée aux formations de la forêt, que les organisateurs ont choisi de dresser le bilan des Assises de la Forêt 2021 et d’annoncer la tenue d’une seconde édition, en décembre 2023.
Comme de nombreuses productions, les forêts sont soumises aux aléas climatiques. « Nous pensions la forêt éternelle, mais aujourd’hui nous voyons les effets du changement climatique », observe Jean-Pierre Renaud, le vice-président de Fibois Grand Est. L’année 2018 est marquée par sécheresse et les premières apparitions de scolytes. « Depuis, le phénomène s’accélère. On récolte plus de bois malades. Les bois scolytés sont utilisables mais ils demandent à être exploités rapidement ». « Le changement climatique est une menace mais aussi une opportunité », estime Mériem Fournier, la présidente de l’association « Des hommes et des arbres ».
Parce qu’il faut, dès à présent, se mettre en ordre de marche pour relever les défis du changement climatique, Fibois Grand Est, en partenariat avec l’association « Des hommes et des arbres » ont organisé, en 2021, à Épinal, les premières Assises des forêts et du bois en Grand Est. Un exercice qui a permis de « donner la parole à la population, qui est attachée à la forêt. L’objectif était de faire émerger des idées et d’en faire un sujet de discussion et non pas d’affrontement », explique Jean-Pierre Renaud.
Les Assises 2021 se sont déroulées en deux temps : vingt-trois ateliers ont été organisés entre les mois de juin et novembre, qui ont mobilisé 300 participants, et deux journées de conférence plénières, en novembre, ont rassemblé 400 personnes. « La volonté était de partager le diagnostic et de faire ressortir des aspirations », insiste Jean-Pierre Renaud.
Valorisation économique locale
Parmi les idées émises lors des Assises : encourager les valorisations locales du bois, innover grâce aux nouveaux usage du bois (utiliser les molécules du bois pour la recherche médicale ou pour le bien-être), placer le bois au cœur de la transition énergétique (encourager l’usage du bois en remplacement de matériaux non biosourcés)… La préservation de la biodiversité est un autre axe de réflexion qui a surgi des échanges, ainsi que l’adaptation de la gestion des forêts. « Nous devons aider la forêt à jouer ses différents rôles, mais aussi mesurer et anticiper les évolutions », appuie Jean-Pierre Renaud.
« Pour ces premières assises, nous avons fait le pari de l’écoute et du dialogue. C’est une réussite ». La volonté d’organiser une deuxième édition a ainsi rapidement émergé. « Les deuxièmes assises se tiendront les 13 et 14 décembre 2023, au Centre Prouvé à Nancy. Sur cette édition, nous voulons cibler les jeunes », annonce Jean-Pierre Renaud. La filière forêt et bois bénéficie, en effet, de l’ensemble des formations, du CAP au doctorat, sur la région.