Vous êtes ici

À l'horizon 2029 : Un projet de marché d’intérêt local autour de Nancy

Laurianne Savre envisage « 300 à 600 emplois » sur le MIL. Photo : H.Flamant
Laurianne Savre envisage « 300 à 600 emplois » sur le MIL. Photo : H.Flamant

Dans l’optique d’anticiper sur ce que sera l’alimentation de demain, face au réchauffement climatique, et aux attentes sociétales, en produits de proximité et de qualité, la Métropole du Grand Nancy lance un projet au long court de marché d’intérêt local. Un investissement estimé à 64 M€.

La Métropole du Grand Nancy a validé le projet de Marché d’intérêt local (MIL) le 24 avril dernier. Une initiative dont le double objectif est de répondre aux attentes des consommateurs de produits sains, qualitatifs et locaux ; et à celles des agriculteurs en recherche de débouchés de proximité. Elle est portée conjointement avec le projet alimentaire territorial (PAT) du Sud 54.

Projet de cuisine centrale

Le constat de départ repose sur un niveau d’auto-approvisionnement local d’à peine 1%... Le potentiel est donc immense, mais reste à l’organiser. «Le futur MIL répondrait à trois grosses fonctions », détaille Laurianne Savre, chargée de mission, pour son développement. Un marché de gros, comportant des espaces commerciaux assez réduits et  une agora pour de la vente ponctuelle ; une infrastructure logistique comprenant des cellules de stockage, un entrepôt permettant la redistribution de denrées ; un lieu de sensibilisation et de formation aux enjeux alimentaires de demain ».

Un projet de cuisine centrale intercommunale de restauration collective pour plusieurs communes volontaires et d’autres collectivités, dont le Conseil départemental, vient se greffer au MIL . Environ 13.000 repas quotidiens pourraient être confectionnés dans cet outil, quatre jours par semaine, au bénéfice de la petite enfance, des scolaires, de structures de loisirs et de résidence séniors. Une Société Publique Locale, gérée en régie par les collectivités partenaires, sera constituée. Deux cuisines de l’agglomération nancéienne approchent actuellement de la fin de vie et pourront donc être ainsi remplacées. Un investissement de 10 M€, intégrant un bâtiment de 2.400 m², devra être consenti, avec, en complément, un équipement matériel de 1,5 M€. La mise en service de cette cuisine est escomptée pour la rentrée 2029. Le budget prévisionnel du MIL dans sa globalité, intégrant la cuisine, se chiffre à 64 M€. Le Conseil départemental, le Conseil régional, l’Europe et l’Etat seront sollicités pour obtenir des soutiens financiers.

Le secteur « Marcel Brot », au sud-est de Nancy, est pressenti pour accueillir ces installations qui requièrent environ 4 hectares de foncier, permettant d’y installer 15.000 à 20.000 m de surface de plancher. Laurianne Savre envisage « 300 à 600 emplois » sur le MIL, existants ou nouveaux, répartis dans une panoplie de métiers : logistique, bureaux, cadres commerciaux, entretien, maintenance, gestionnaires, formateurs, chercheurs ». La chargée de mission intègre également la perspective d’un espace « développement et innovation agroalimentaire » intégrant des incubateurs. Des espaces techniques pourraient venir en complément des outils actuels sous-dimensionnés, dont disposent certains lycées agricoles. Et peut-être des outils de transformation, type légumerie, pourraient-ils être envisagés.

Tests de réceptivité

Les instigateurs du MIL travaillent avec les services de la Chambre d’agriculture, pour exprimer les besoins des exploitants. L’ambition serait de leur apporter, à terme, la logistique et le service « pour favoriser la commercialisation des produits agroalimentaires locaux et de saison et de les aider à développer les circuits de proximité. Les premières études de marché sont plutôt encourageantes. La Métropole prend l’engagement de pratiquer des « tests de réceptivité » auprès  des acteurs agricoles et agroalimentaires, afin de recenser leur intérêt ; de tester leur capacité à se projeter en tant que partenaires ; et aussi  de relever les points de vigilance. Des entretiens individuels ou des ateliers de travail seront proposés.

Toute l’année 2025 sera mise à profit pour la finalisation du programme et la validation de son modèle économique, avant validation de la délégation de service public en décembre. Il faudra ensuite un an pour connaître le délégataire lauréat et une autre année pour conduire les études réglementaires et définir le projet d’aménagement. Le commencement des travaux serait alors envisagé début 2028.

Pour tous renseignements complémentaires sur le projet de MIL, contacter Laurianne Savre, chargée de mission ; tél . 06.98.23.51.41. ; mail : laurianne.savre@grandnancy.eu.